C'est la première fois que je vois un film de Romero et tant qu'à faire, ça me fait plaisir que ce soit celui-ci qui a une réputation assez exceptionnelle.
J'ai enfin compris ce qui a fait le succès de ce film : c'est tellement fauché que Romero s'est dépassé sur la mise en scène pour pouvoir faire peur à ses spectateurs d'une part, et d'autre part c'est difficile de ne pas en parler mais il y a le sous-texte politique du film. Le protagoniste afro-américain dans les années 60, son destin dans le film... Comment ne pas faire de lien avec la ségrégation ?
L'image est poisseuse et on a l'impression que pour tourner les scènes de nuit on a mis de gros spots dans la tronche des acteurs, ça donne une ambiance très malsaine et c'est parfait pour un tel film. La musique est très réussie aussi, et le réalisateur a la gentillesse de rentrer dans le lard très vite après le début du film. Le manque de budget donne souvent lieu à des plans vraiment inattendus et peu revus depuis, avec ces plans serrés sur les visages des acteurs qu'ils soient morts-vivants ou non, ça suscite facilement un sentiment de malaise et j'aime beaucoup ça. L'usage de la radio dans le film est pas mal non plus, avec cet animateur qui n'a rien à dire à part que c'est la mouise et qu'il se passe des trucs très étranges dehors et ne fait que le répéter en boucle. Ce sont des petits détails comme ça qui ajoutent de la tension et qui font de ce film avec une histoire simple un film très important pour son époque.