La nuit nous appartient par Kroakkroqgar

Une chose est certaine : l’introduction de ‘We Own The Night’ est extraordinaire. Avec Joachim Phoenix et Eva Mendès dans une scène torride sur fond de « Heart of Glass » de Blondie, l’œuvre commence sur les chapeaux de roues.

Le film se transforme par la suite en drame solide et intéressant. Non seulement l’œuvre propose un scénario original, dans la mesure où il retrace le parcours d’un flambeur finissant par s’engager dans les forces de police, mais le récit également est rythmé, et plutôt cohérent. Quelques passages intelligents pimentent le film, comme l’infiltration ratée de Bobby, ou la rupture sous protection rapprochée. Seul le final n’est pas vraiment convaincant, d’une part parce qu’il est un peu niais, et d’autre part parce qu’il oublie que Bobby s’est engagé principalement pour assouvir son désir de vengeance. En revanche, on appréciera les contrastes, là encore un peu puritains, entre les policiers et le monde de la nuit : les deux soirées, mais également le début et la fin de l’œuvre.

Pour autant, la force de ‘We Own The Night’, c’est son réalisateur, James Gray. La mise en scène est superbe, et cela même pour des scènes où l’esthétisme n’était pas attendu. Malgré les secousses de la caméra, la poursuite en voitures sous une pluie battante est de toute beauté. De même, la traque dans les joncs est splendide, et l’est plus encore lorsque les policiers y mettent le feu. En outre, le casting est princier. Joachim Phoenix est génial, Eva Mendès idéale comme compagne, et les autres acteurs sont tous très bons. Et pour conclure, la bande-originale est de qualité, notamment pendant une infiltration suffocante.

Un drame réussi, à la mise en scène superbe.