La nuit nous appartient par Neil

Il ne m'a pas convaincue. Ça me fait d'autant plus mal de l'écrire que je l'ai beaucoup apprécié dans sa première partie, jusqu'à l'infiltration de Bobby, énormément même. J'avais bon espoir, j'étais prête à l'aimer corps et âme. En effet : absolument tout me laissait à penser que j'avais affaire à un excellent film du genre comme on en voit trop peu. La réalisation était parfaite, sans chichis, juste ce qu'il faut pour rendre la tension palpable ; l'esthétique et le rythme créaient une ambiance très agréable et servaient eux-mêmes la tension à merveille en s'arrêtant sur des détails, en ralentissant de temps à autres. Mais attention... sans aucune prétention ni démonstration d'effets à gogo. Juste ce qu'il faut : à point. Sans jamais gâcher l'action ni le suspense. Sans parler d'un Joaquin Phoenix au meilleur de sa forme, sublimé par la caméra, émouvant et entier comme j'aime tant à le voir.

Et ensuite... tout fout le camp. On s'ennuie. On tombe dans le pathos que je craignais de voir surgir, dans les dialogues trop faciles, les clichés (mais tuez là cette Amada !). La caméra tout à coup nous prend pour des cons, nous tient par la main tout en nous montrant explicitement pourquoi x nous pond telle tête à tel moment. Les personnages font de même, comme si l'expression qui passait sur leur visage ne suffisait pas, c'est juste grotesque. Tout devient grossier, sans classe aucune alors que la première partie du film brillait par son élégance et sa justesse folle. Quant à la dernière scène et aux dernières paroles échangées entre les deux frères, c'est juste du putain de foutage de gueule, j'ai même envie de dire qu'on n'aurait pas pu faire pire.

Quel dommage !