Avec La particule humaine, le cinéma de Semih Kaplanoglu, l'autre grand réalisateur turc (Yumurta, Miel, Milk), se fait nettement plus ambitieux, se présentant comme une grande fresque visionnaire de SF, tourné en noir et blanc et en anglais avec Jean-Marc Barr (eh oui) dans le rôle principal. Le début du film est plutôt intrigant et cohérent, tirant le plus grand profit des splendides paysages désolés de Turquie. Et puis, peu à peu, Le long-métrage, qui déroule son intrigue sur le thème de l'infertilité inéluctable des sols avec l'utilisation massive d'organismes génétiquement modifiés, commence à dériver pour révéler sa vraie nature de manifeste écologique un peu pesant et donneur de leçon. D'ordinaire adepte d'un cinéma plutôt contemplatif, Kaplanoglu ménage le suspense mais au bout du compte, en oubliant que la suggestion vaut mieux que la démonstration, le film abandonne une partie de son mystère et de sa subtilité même si son aspect visuel ne perd pas son éclat. Trop long, en définitive, et appuyé à l'excès, La particule humaine se retrouve dépourvu de son originalité initiale et devient didactique et péremptoire. C'est fort dommage.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Au fil(m) de 2018 et Mon Festival de La Rochelle (2018)

Créée

le 7 juil. 2018

Critique lue 1.2K fois

3 j'aime

4 commentaires

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

3
4

D'autres avis sur La Particule humaine

La Particule humaine
CineSerie
7

Fragilité du Tout

Semih Kaplanoğlu est un réalisateur de grand talent, et la facture de son film en est la preuve. Le scénario est érudit. Il s’inspire en effet d’une sourate du Coran, et d’une manière générale laisse...

le 10 oct. 2018

2 j'aime

La Particule humaine
Fatpooper
4

La barre

Pf, encore un de ces vieux films en noir et blanc tout lent. L'idée de base est bonne. Mais le développement est très faible, il ne se passe pratiquement rien, les dialogues sont pauvres et les...

le 2 oct. 2020

1 j'aime

La Particule humaine
Linsky
6

Y a plus de blé..

L'humanité semble toucher à sa fin pour cause d'infertilité inéluctable des sols via l'utilisation massive d'organismes génétiquement modifiés, Le Docteur Erol Erin incarné par Jean Marc Barr (Le...

le 3 mai 2019

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13