Idea War: quand la polémique s'invite à table

Bonjour à tous :) Voici le premier article du Pop'Ace :D
Je suis heureux de pouvoir enfin vous le présenter ! (après divers tentatives vidéos infructueuses)
Pour situer les choses, Pop'Ace n'est pas critique dans le pur esprit de l'analyse unipersonnelle d'un spectateur, professionnel ou non.
Ces "analyses" amatrices naissent des avis de tous, des polémiques créées autour d'une oeuvre ou du simple fait de la "moyenneté" du métrage. Vos avis comptent, et ça c'est important ! Le mien sera minime voir absent :) Le but étant d'analyser tous les avis, soulever les divergences et comprendre chaque choix sur des films ciblés pour leur qualité et la puissance de leur impact.
En espérant vous plaire :)


Commençons aujourd'hui avec un film fort !


TITRE: La Passion du Christ (-12 ans)
REAL: Mel Gibson
DATE: 31 Mars 2004 (en France)


Non. Je ne ferais pas de synopsis.
Bon, juste un petit point: le film raconte les dernières heures de la vie du Christ. Voilà, c'est clair et posé.


Pourquoi ce film ? Entre autre, sa qualification ultra-violente au service de la souffrance visuelle et son parti pris antisémite ont secoué le monde cinématographique.
Ne démarrons pas sur des problèmes: la question précédemment posée ne dit rien en ce qui concerne le tort et la raison des uns ou des autres. Et c'est ce qui est voulu.


1) La violence au service d'un film biblique


Le film de Gibson est un long-métrage d'un peu plus de 2h où la souffrance, l'antipathie, la détermination, le désespoir et surtout le sang coulent à flot. Au premier regard, sur l'affiche, personne ne peut se plaindre de l'obscurité du film et de sa tristesse. Les choses se corsent ensuite: une telle violence dans un film biblique... La Bible, le livre de la paix, représentée par la violence ? Voilà pourquoi certains s'offusquent. Malgré la réductibilité de la question, c'est en terme simple que l'on aborde le problème et ceux qui défendent l'idée d'une violence abusive. Bon, c'est sur, on sait de suite que la religion est un sujet très délicat à aborder, mais l'on pourrait en parler calmement.
Pourquoi un tel assaut de douleur ? Gibson a toujours soigné son style pour filmer la violence à sa manière, d'une sorte de pureté, ce qui fait qu'il en est très reconnaissable. Oui, sans doute cherchait-il un moyen de refléter l'Humanité dans sa bassesse la plus complète, tel un loup affamé et sa proie. Le sang, encore, pour le réalisme, ajoutait un pic d'intensité à l'horreur visuelle (dans le sens artistique et non appréciatif du terme), dans la limite du supportable. Mais il ne fallait pas montrer le Christ dans un tel état de faiblesse, pour ceux qui ne peuvent pas adhérer au film. En effet, représenter le Messie d'une telle manière porterait atteinte à la religion chrétienne, non pas à dire qu'elle est faible, mais qu'elle se fait passer pour victime alors qu'elle-même a fait de multiples martyrs au cours de nombreux siècles d'Histoire européenne. Egalement, elle peut aussi, à contre courant, pointer du doigt la Chrétienté pour son passé fautif et dans ce cas, stigmatiser et accuser une religion et ses fidèles en attachant cette douleur à l'homme de qui a découlé la Chrétienté.
En soi, cette violence peut se justifier pour son aspect artistique et sa volonté de faire miroir aux horreurs humaines. Mais elle ne peut se prévaloir, en même temps, de la portée religieuse stigmatisée qu'elle dégage.


2) L'antisémitisme: vraiment ?


Encore une fois, la religion est sensible. Pas de souplesse, pas de malentendu possible. Et cela se respecte, qu'on le veuille ou non. Le film de Gibson a donc été taxé d'antisémitisme: "Les chefs juifs condamnant Jésus sont des connards", "Ils sont sauvages de laisser sortir un meurtrier violeur" et "Gibson est lui aussi antisémite". L'antisémitisme sort de nos jours à tort et à travers alors que c'est une idée qui possède une connotation d'une très grande gravité. Rattachée à la religion juive, l'antisémitisme est devenu d'autant plus fort avec la Seconde Guerre mondiale. Et malheureusement, les religions entre elles, malgré leurs messages de paix et d'amour, ne peuvent historiquement "s'aimer" alors qu'elles découlent les unes des autres.
Selon les écrits, les chefs juifs ont condamné le Christ, l'ont fait crucifié (bon, Ponce Pilate a joué son rôle de politicien à fond...). C'est moche, mais c'est comme ça.
Artistiquement, les juifs représentés dans l'oeuvre biblique sont parfois exagérés dans leur envie de supprimer un homme qui vénère un autre dieu et du coup, leur jeu est "tiré par les cheveux" (pas de blague sur les boucles, merci).


Alors ? Chacun ayant son avis, ce film gardera tout de même son aura antisémite, en plus des soucis que Mel Gibson a rencontré sur ce sujet. Mais n'oublions pas de voir dans les films, aussi sensibles puissent-ils être, une certaine volonté artistique. Celle de La Passion du Christ restera à jamais, malgré son esthétisme sombre, sanglant et tentant un certain réalisme, adorée par les uns et détestée par les autres. En d'autres mots, incomprise par tous.


Pour des siècles et des siècles.


Amen.

pop-ace
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le 5 janv. 2017

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