Mel Gibson.

Un nom très important dans ma vie de cinéphile.

Et pourtant, j'ai longtemps hésité à regarder son second film réalisé, La Passion du Christ. Il faut dire que les polémiques ahurissantes entourant celui ci, m'ont fortement découragé. Et puis, un jour, je me suis lancé :

La Passion du Christ nous raconte les dernières heures de Jésus de Nazareth. On suit son arrestation, son jugement, sa torture et, fatalement, sa crucifixion.

Au casting, à l'exception de Monica Belluci, on ne retrouve aucun grand nom. Toutefois, il serait mal aisé de juger du film par la notoriété de ses acteurs.

Car tous, à un moment ou à un autre, vont avoir l'occasion de briller sous la caméra de Mel Gibson.

On a affaire à un oeuvre cinématographique singulière. Que seul un homme comme Gibson pouvait faire. Déjà, évoquons un point important, et essentiel à mes yeux : Le film est exclusivement tourné en araméen et en latin; Détail inutile pour certains, mais je trouve cela, au contraire, crucial : Le réalisateur a fait le choix de ne pas réitérer le doublage anglophone systématique, ce qui, à mes yeux, renforce l'aspect authentique du long-métrage.

La réalisation du film est excellente, intimiste dans les (rares) moments de calme, et terriblement efficace lors des moments de douleur. On peut noter un usage du son notable, assourdissant les chocs par exemple. Globalement on note assez peu d'effets numériques. Néanmoins, vers la fin du film, peu avant que Jésus rende l'âme, elle est soudainement plus soutenue, et vieillit assez mal.
On pourra, par ailleurs, se plaindre de la représentation assez caricaturale des romains, qui passent pour des imbéciles assoiffés du sang du Christ. Ainsi que des dignitaires israélites, dont le rôle est terriblement manichéen et sous-exploité.

Autre bonne surprise, concernant la bande originale cette fois : Composée par John Debney, connu pour la trilogie Spy Kids, le Roi Scorpion, Sin City ou encore The Greatest Showman, elle est un élément majeur de l'efficacité de la Passion du Christ : On passe de sons orientaux assez doux, à des orchestres religieux très puissants (le morceau Crucifixion en est l'exemple criant), puis un retour assez calme. Mais en parlant de douceur, loin de moi l'idée d'évoquer la joie, car de joie il n'y a point. Toutefois, ma supposition est qu'elle évoque l'espoir représenté par les paroles du Christ.

Pour finir, il est temps d'évoquer le cas Jim Cazaviel.

L'acteur n'a pas eu une immense carrière, c'est un fait, et il ne faut pas avoir fait six doctorats pour se rendre compte que le film a tué (ou presque) son parcours - Mel Gibson lui même l'avait mit en garde.
Et pourtant, à mes yeux, aucun acteur n'aurait pu le remplacer, dans ce rôle si particulier : Il a su saisir les multiples facettes de cette figure atypique, tantôt dans l'espoir, souvent dans le stoïcisme, parfois dans la douleur. Au fur et à mesure, on suit sa lente désintégration physique, mais également son élévation psychique, toujours dans le pardon, jamais dans le ressentiment.

Conclusion :

J'ai volontairement écarté les polémiques, car c'est un sujet complexe, qui s'éloigne du cinéma.
Malgré une utilisation d'effets numériques qui paraît, aujourd'hui, vieillotte, ainsi que l'aspect caricatural des non-chrétiens, la Passion du Christ reste un film impressionnant par sa maîtrise visuelle et psychologique, qui fait qu'on se sentira mal à l'aise plus d'une fois.
Le talent de Mel Gibson en tant que réalisateur atteint des sommets, alors même que Braveheart avait chamboulé le style historique au cinéma.

Bref : Un 9/10 bien mérité

Vanderi

AlexandreVanderi
9

Créée

le 15 déc. 2020

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