Une perverse mélodie
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Je ne connaissais pas le roman, et je comprends assez facilement, après avoir vu le film, pourquoi Haneke s'est intéressé à cette histoire-là.
En la personne d'Isabelle Huppert, il trouve l'actrice ultime pour incarner un personnage riche. Erika, c'est à la fois celle qui va enseigner le piano de façon rigoureuse, un peu sèche, coincée avec de l'exigence envers ses élèves, mais aussi une femme qui vit avec sa mère et qui va, pour se satisfaire sexuellement, se mutiler et trainer dans des lieux où elle pourra voir des images pornographiques la nuit.
Et ce contraste assez difficile à interpréter, Huppert le gère à merveille. Ce n'est jamais aberrant que ces deux facettes du personnage soient une seule et même personne, elle parvient à rendre ça naturel. Benoît Magimel quant à lui, va jouer le rôle d'un élève qui va chambouler la vie d'Erika (et en plus il a vraiment appris le piano pour le rôle).
Et tout ce malaise est géré à merveille. Avec en prime Annie Girardot qui incarne une mère qui désapprouve ce que fait sa fille la nuit dès le début du film, on sent qu'on a affaire à une situation difficile pour une femme qui cherche simplement le moyen de s'épanouir dans une vie trop rangée et le milieu de la musique savante. C'est aussi ce que j'ai bien aimé avec le personnage interprété par Isabelle Huppert : Haneke ne la juge pas dans son film.
Étonnamment, c'est un film de Michael Haneke où on sourit parfois, quelques scènes ou échanges sont plutôt drôles. Mais c'est surtout le genre de film où l'on sent qu'on a affaire à un grand metteur en scène. Typiquement, il y a beaucoup de plans-fixes, mais quand la caméra bouge, non seulement ça a du sens, mais en plus ça donne des plans-séquence très élaborés, subtils et qui ne vont surtout pas du tout casser la dynamique du film. Alors qu'un réalisateur bourrin aurait pu placer un plan-séquence au milieu de son film, un plan qui a vraiment de l'allure comparé au reste, et ça aurait fait tâche au lieu de servir le long-métrage.
Si vous aimez être dérangé au cinéma, La Pianiste peut vous plaire, alors foncez !
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Créée
le 30 janv. 2021
Critique lue 93 fois
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