Haneke part cette fois d’un roman de Elfriede Jelinek, femme de lettres autrichienne, prix Nobel de littérature. Cela donne un film un peu plus maîtrisé que ses autres œuvres, du moins dans la première partie. Isabelle Huppert et Annie Girardot composent un duo fille-mère qui donne des frissons et Benoît Magimel incarne un archange blond qui va renverser le fragile équilibre. La sexualité sous toutes ses formes et dans tous ses excès est exposée d’une manière très pudique par des images d’une justesse inouïe qui donnent à voir au-delà du propos… La fin est certes tragique et énigmatique, renvoyant la protagoniste à son néant existentiel impossible à remplir. Un film équivoque, un de plus dans l’œuvre de ce cinéaste qui ne laisse jamais indifférent et ne peut se contenter d’un sujet anodin… C’est toujours le fin fond de l’humanité que Haneke nous donne à voir, dans ses extrêmes et ses passions débordantes. C’est un film utile et qui compte dans l’histoire du cinéma… Mais je continue à ne pas adhérer totalement à ces aspects sordides exclusifs. La vie est aussi autre chose… Ceci dit, chacun est libre de choisir le sujet d’une œuvre d’art…
Maqroll
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le 7 juil. 2013

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