Une perverse mélodie
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Quel sentiment de malaise on peut avoir après le visionnage de « La Pianiste ». Après le film, j’ai repensé à la daube « Cinquante Nuances De Grey » et je me suis dis qu’on est à des années lumières de ce qu’on peut retranscrire comme violence visuelle via le sadomasochisme. Michael Haneke a indéniablement réalisé une œuvre dans laquelle aucun spectateur ne peut en sortir indemne. Voici le synopsis de « La Pianiste » :
« Erika Kohut, la quarantaine, est un honorable professeur de piano au Conservatoire de Vienne. Menant une vie de célibataire endurcie chez sa vieille mère possessive, cette musicienne laisse libre cours à sa sexualité débridée en épiant les autres. Fréquentant secrètement les peep-shows et les cinémas pornos, Erika Kohut plonge dans un voyeurisme morbide et s'inflige des mutilations par pur plaisir masochiste. »
« La Pianiste », c’est la mise en scène d’une femme qui est constamment tiraillée entre la normalité de la société et la réalisation de ses désirs. On suit constamment cette évolution et ce tiraillement à travers le personnage d’Erika, incroyablement interprété comme toujours par Isabelle Huppert qui est définitivement une actrice que j’admire. « La Pianiste », c’est la mise en scène de réflexions philosophiques sur le désir, c’est comprendre tout les sens que peut avoir le mot « Désir ». Michael Haneke réussit le pari de nous plonger dans l’univers sadomasochiste grâce à une ambiance glaciale et dérangeante. J’aimerais savoir qui n’a pas été dérangé par la froideur de la scène du reniflement de mouchoir où le moment de tension dans le lit entre Isabelle Huppert et Annie Girardot. Par moment, on a l’impression d’être dans la même spirale infernale du voyeurisme que celle dans laquelle est embarquée notre héroïne. La mise en scène est calme mais d’une violence redoutable permet d’aller de plus en plus loin dans la complexité psychologique du personnage. A coup sûr, cette œuvre de Michael Haneke me marquera. Je regretterai juste la fin bien trop ouverte qui est loin d’être à la hauteur de ce que l’on a vu précédemment.
Pour conclure, « La Pianiste » reste l’une de mes expériences cinématographiques les plus marquantes. Cette immersion totale dans le milieu sadomasochisme et ce voyeurisme morbide est tellement froide qu’elle en est malsaine. Un travail remarquable de Michael Haneke. Je me suis demandé pourquoi je n’ai mis que 7/10 et c’est certainement qu’inconsciemment j’ai été choqué par cette violence psychologique.
Créée
le 4 août 2016
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