Almodovar délaisse le côté grand public de ses derniers films pour revenir à un cinéma plus libre, plus déjanté, plus pop. Il réussit à construire une atmosphère étrange et inquiétante, aux décors délicieusement rétro, le tout au service d'un récit d'abord intrigant, puis carrément malsain et pervers, rappelant le meilleur de son cinéma. Malheureusement, comme retenu par une quelconque force invisible et mystérieuse, le cinéaste ne parvient pas à faire décoller son film ni à lui insuffler une véritable folie, rendant du coup cet opus prometteur mais bien trop ampoulé pour atteindre les cimes du genre. Dommage, l'histoire était là, comme les interprètes, Banderas, enfin retrouvé, et Elena Anaya, magnifique de fragilité.