Sans doute le générique le plus ch... de l'histoire du cinéma : formes colorées sur une musique mélangeant Pierre Boulez et le théâtre no. De manière générale, la musique atonale de Jerry Goldsmith m'a plutôt enervé et je la considère comme un point faible du film.

Le début fait très Star Trek : trois naufragés de l'espace arrivent sur une planète, font le bilan de leurs réserves, quelques prospectives, puis se lancent dans un paysage désertique, évitent des chutes de rochers, dévalent des dunes...Le tout en combinaison moulante blanche, avec des petits sacs à dos en aluminium.

Bon, l'histoire est connue. Un équipage, après un voyage qui l'a porté pendant plusieurs années-lumière, attérit sur une mystérieuse planète, après l'équivalent de 2000 années terriennes. Mais cette planète est dirigée par les singes et les hommes sont des créatures sans conscience. Le capitaine, séparé de ses compagnons, devient un phénomène dans la communauté scientifique simiesque, qui refuse de croire à une quelconque évolution ou même possibilité que l'homme soit doué de raison. Une savante et son fiancé font s'évader Taylor et fuient dans la zone interdite, où des vestiges confirment que l'homme avait été intelligent avant. Taylor fuit, tombe sur la statue de la liberté ensablée ; cette planète est en fait la Terre après 2000 ans et une apocalypse indéterminée.

Le premier signe de civilisation, ce sont des croix avec des habits qui font office d'épouvantail, mais ressemblent furieusement à des potences. J'aime bien les orang-outans qui prennent la mimique des trois singes qui se bouchent les yeux, les oreilles et la bouche pendant la scène du tribunal.

L'adaptation est plutôt fidèle, mis à part le twist final, un peu différent de celui du roman. Le film holllywoodien ne pouvait évidemment pas être aussi violent que le livre original, qui m'avait terrifié. Et on loupe aussi la description via un mémoire d'un des derniers humains de la révolte des singes, dégénérescence d'une conscience qui m'avait fait très forte impression.

Reste qu'au niveau visuel, les extérieurs de la zone interdite sont fort beaux et évocateur, et si la réalisation est parfois un peu cheap, voire kitsch, avec des scènes d'action qu'un grand maître aurait su rendre plus efficaces, "La planète des singes" se situe dans le tout meilleur de ce que produisait la SF avant "2001", avant le plus grand souci de vraisemblance : une réflexion sur nos sociétés, nos certitudes scientifiques, sur la relativité de ce que nous appelons "civilisation".
zardoz6704
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le 11 janv. 2014

Modifiée

le 12 janv. 2014

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zardoz6704

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