Les hommes déchus, Tim Burton en particulier
Après avoir vu « La planète des singes : les origines » et « La planète des singes » de Schaffner, je viens de finir de visionner une nouvelle fois le film de Tim Burton, censé rebooter la saga culte des années 60. Je me souviens que quand j'étais gamin, j'avais trouvé le film formidable, à voir ces singes combattre les humains revenus à l'âge de pierre. L'effet n'est plus le même quasiment 10 ans après et surtout après découverte du chef d'œuvre de 1968. Car comme les origines, préquel honteusement niais avec un James Franco grimaçant et une Freida Pinto cruche au possible, le film de Burton peine à convaincre de par plusieurs défauts et inconvénients sans toutefois être un véritable nanar.
Premier aspect négatif du film : le manque de rythme. Au début du film, quand le héros se crashe et tente de s'évader, de se faire comprendre on est pris au piège avec lui et en stress permanent pour sa sauvegarde. Rythmée, la mise en scène nous offre la découverte d'une planète des singes plus moderne que dans le film original et d'un méchant charismatique, Thade, joué par un Tim Roth en forme. On se prend à aimer le film jusqu'au moment où l'évasion a bel et bien lieu. Dès lors, le héros va vouloir retrouver ses alliés venus le sauver dans la zone Calima de la création. Seulement voilà, on n'y croit pas. On connait déjà l'histoire de voyage dans le temps et une tempête électromagnétique nous a encore plus mis la puce à l'oreille : il n'y aura personne. Le suspense retombe et on ne fait qu'attendre la fin du film, en se demandant comment le héros va repartir.
Ensuite, si les costumes sont convaincants et les acteurs à l'intérieur aussi, il subsiste néanmoins un gros défaut au film : Helena Bonham Carter. Sa performance, si tant est qu'on puisse appeler cela une performance, laisse vraiment à désirer. Le rôle du professeur singe intrigué par le comportement humain qui lui revient dans cette version devient creux de par son jeu et l'espèce d'histoire d'amour zoophile qu'elle amène au cours du film. Tristesse. Cela tourne même au ridicule quand elle se fait tatouer humaine par le grand méchant vers la fin de l'histoire.
Cependant, les costumes, les décors et certains effets spéciaux sont convaincants. Je dis certains effets spéciaux parce que d'autres ont sacrément moins bien vieillis. En cela, le film est très bien fait et est à la hauteur des moyens mis en place. Les acteurs livrent une performance et se font passer facilement et de manière plutôt convaincante pour des singes.
Enfin, et on s'arrêtera là pour ne pas entacher plus la réputation du film, le scénario global peine à convaincre. Car si on sait que les singes ont bien battu les hommes quand ils sont arrivés sur la planète, je trouve complètement inadapté le retour sur Terre dans le futur de Mark Wahlberg grâce au minuscule vaisseau de son singe de laboratoire arrivé au moment propice pour arrêter une bataille déjà perdue par les humains. Très grosse coïncidence ou très grosse ficelle scénaristique ? Mon opinion sur la question est claire. De plus, on voit le vaisseau rentrer en quelques 2 ou 3 minutes sur Terre et se crasher dans Washington pour que le héros s'aperçoive qu'il est pris au piège de l'Histoire et que les singes ont toujours le dessus. Bref, une histoire à revoir pour prétendre à faire un remake correct de l'un des films de science-fiction les plus aboutis.
Bref, à voir ou pas, le film de Tim Burton déçoit sans être totalement mauvais. A bien y regarder, on a tout de même du mal à trouver les points positifs d'une production « j'ai des impôts à payer » d'un cinéaste dont on peut attendre beaucoup mieux au vu du reste de sa filmographie.