Mise à jour du 16/08/2017


Voici un film qui est avec le recul assez inattendu. En effet, le premier avait bien marché, succès critique, Mark Walhberg qui salue le film et ...changement total. Ruppert Wyatt quitte le projet à cause de planning trop serrer, le compositeur change et les scénaristes ne sont plus les mêmes, à l'exception de Mark Bomback. Du coup, bonjour Matt Reeves, le réalisateur de Cloverfield qui a été salué (et que je n'ai pas vu, contrairement à son spin-off très cool 10 Cloverfield Lane), bonjour Michael Giacchinno qui était inconnu à l'époque et maintenant on le voit partout (c'est le compositeur des derniers Star Wars, des derniers Disney et de Spider-Man : Homecoming si on veut prendre les projets les plus récents. Mais aussi changement d'ambiance, car on saute 10 ans dans le futur avec avec un contexte différent et des personnages différents. Bref, ils ont poussé la direction qu'a pris la nouvelle saga X-Men mais au maximum, de manière à ce que le film pose des enjeux différents. Un choix risqué mais qui s'est arrivé au final payant.



Matt Reeves à la barre



Autant dire que la direction de Matt Reeves est adequat dans ce film. Il donne un monde post - apocalyptique avec une ambiance rugueuse et réaliste. Il utilise pas mal de technique de réalisation de Rupert Wyatt mais en mais quelques unes qui lui est propre. Notamment la bonne utilisation de la vue subjective lors d'une scène. Le film est aussi bien plus immersif que le précédent. Par contre la musique de Michael Giacchinno est anecdotique (Il sera bien mieux dans sa suite, même si ses meilleurs scores sont dans les films d'animations Disney). Mais le plus gros défaut est la 3D. Je la trouve vraiment balbutiante. Et pourtant dans le plan du tank en vue subjective, elle marche plutôt bien, mais globalement, la 3D est hésitante; C'est vraiment une déception sachant que le film par ses plans est l'un des rares à être vraiment fait pour la 3D (je l'ai vu en 2D et on voit clairement un défaut de profondeur). Je n'ai pas parlé dans ma précédente critique de la qualité de la modélisation des singes et beaucoup ont reproché leur textures trop réalistes. Moi pas. On parle de vallée dérangeante que si la ressemblance est tellement proche que la modélisation est hideuse. Pour la saga , on a le phénomène inverse. On voit même une belle avancée technologique sur la modélisation réaliste des singes. Je trouve même qu'ils s'améliorent de films en films. Donc image de synthèse bien faite. Maintenant passons aux personnages bien traités



Un monde, 2 camps



Contrairement aux précédents films, on va s'intéresser aux singes. César (Andy Serkis) a changé depuis le premier volet. S'il a fini comme leader dans le précédent film, ici il est devenu un père de famille qui veille sur les siens. Il a tiré un trait sur l'humanité et ne veut que protéger son peuple. Le nouveau contact avec les humains le fera d'abord se méfier d'eux tout en ne cherchant pas de conflits mais ne le permettra pas de voir que le danger viendrait de son propre camp.


Koba (Toby Kebbell) est cette fois plus exploité. Il est devenu le bras armé et un ami proche de César. C'est un singe meurtri et rempli de rancœur contre les humains qui lui ont fait subir les pires atrocités. Evidemment, il ne fera pas confiance aux humains et il sera directement en conflit avec César. Ce qui le fera prendre la décision de le trahir et de corrompre Yeux Bleus.


Yeux Bleus (Nick Thurston) est l'un des personnages centraux du film. Bizarrement la relation entre ses 3 singes est une relation à la Hamlet, plus inspiré du Roi Lion. D'une part à cause de leurs look, mais aussi du traitement du personnage. Yeux Bleus vie constamment dans l'ombre de son père et est influencé par la peur et Koba. Il finira par se rendre compte que le monde est plus flou et de son erreur.


Maurice (Karin Konoval) est aussi bien exploité. Tout comme César, il n'est pas réellement hostile aux humains car il sait reconnaître la bonté quand il le voit. Il reste l'allié fidèle et le précepteur de la nouvelle génération.


Maintenant, passons aux humains.


Dans le rôle de Malcolm on a Jason Clarke. Il joue plus le rôle de médiateur dans le conflit. Il est le second de Dreyfus (Gary Oldman) qui est lui le leader. Si Malcolm est l'équivalent de César pour la colonie, Dreyfus est un peu l'équivalent de Koba. C'est intéressant comme parallèle car ils représentent les 2 facettes de l'humanité qui recule et sont meurtris par les pertes. Malcolm a perdu sa femme et Dreyfus son fils à cause (la scène de l'I-Pad dont j'avais conclu à tord comme un mauvais placement de produit est quand même très touchante)d e ALZ-113 , connu maintenant sous le nom de virus simiesque. Ils se font confiances mais jusqu'à un certain point. Dreyfus ne faisant pas confiances aux singes et dont les actions de Koba vont fatalement lui donner raison.


Ellie (Keri "Felicity" Russel) est plus exploitée que Cornelia (Judy Greer) qui est ici enceinte et était vétérinaire. C'est l'équivalente du personnage de Caroline du précédent film. Alexander (Kodi Smit-McPhee de la Route et Diablo dans X-Men : Apocalypse) est minimaliste mais bon. Il fallait bien un équivalent à Yeux Bleus.


Les autres personnages sont intéressants dans leurs traitements et leur points de vue sur les voisins. Dans les 2 camps, chacun a des points de vue contrastés mais sont forcés de cohabiter.


Il y a aussi Carver (Kirk Acevedo) qui n'a absolument pas confiance aux singes et les désigne comme responsable de la situation du monde. Il a des réflexions assez rapides comme associations d'idée et xénophobes, d'une logique effrayante et qui le rend vraiment détestable.



Le choc des cultures



L'histoire se place dans un monde post-apocalyptique où l'humanité a été décimé par l'ALZ-113 et que seuls une poignée d'immunisés ont survécu. Cependant, contrairement aux peuples de César, ils n'arrivent pas à s'adapter et sont donc dépendants d'eux. Le film porte beaucoup l'influence d'Hamlet de Danse avec les Loups et d'Avatar dans le traitement de l'histoire (oui c'est mieux que de citer Pocahontas). Le film est centré sur 4 personnages : César qui se demande s'il doit leur faire confiance aux humains, Koba, qui veut les exterminer, Yeux Bleus qui semblent doutés des choix de son père et Malcolm qui se trouve en train de jouer les médiateurs. Evidemment, la situation est tendue et ne peut qu'exploser et donner à un conflit direct. Le film est aussi la perte des illusions de Yeux Bleus, de César par dessus tout et aussi de Malcolm, mais sur le tard. Au final, chacun découvrira qu'aucun des camps n'est meilleur que l'autre et que chacune devra se battre pour leurs principes. La scène finale est grandiose à tous les niveaux et permet de savoir ce qu'est pour César un singe. Je vais aussi parler du rôle de la parole. Un de mes éclaireurs que je salue m'a posé comme argument du faite que plus Koba imite les hommes, plus il devient extrémiste. Une réflexion que je trouve vraiment pertinente mais qui mérite d'être développé. D'une part, seulement 4 singes parlent dans ce film : César, Koba , Yeux Bleus et Maurice. Maurice, une fois pour sauver la vie de Malcolm et sa famille et Yeux Bleus une fois afin de convaincre son père qu'il veut l'aider. César et Koba parlent dans un langage désordonné mais suffisamment pour se faire comprendre. Ainsi, quand César parle, c'est toujours pour affirmer son autorité face aux humains et sa supériorité face à Koba vers la fin. Koba parle parce qu'il s'émancipe de plus en plus de l'autorité de César et devient le nouveau leader. C'est même à partir de ce moment qu'il arrête d'utiliser le langage des signes., car il s'estime meilleur que les singes et tuant ou emprisonnant ses propres congénères, se rapprochant de la part la plus sombre des hommes


Le comportement de Koba est en effet plus humain mais de la manière d'un fanatique, tant est si bien qu'à la fin, César le tue car il ne le considère plus comme un singe. Les singes ne se tuent pas entre eux; ce sont les humains qui le font.


Ce film est aussi le volet qui possède le moins de facilités scénaristiques dans l'écriture du scénario. Ce qui est un plus.



Bon second volet



Ce deuxième volet est meilleur que le précédent et pose des enjeux certes revus à la baisse (on parle de survie) mais quand même prenant. Si les personnages sont pas tous exploités et la réalisation en 3D laisse à désirer, le film est quand même prenant et pose à la fin de bonnes bases pour la suite...qui est explosive !

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le 2 déc. 2014

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Neo Cosmic

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