La Princesse et la Grenouille par filmsenvrac

Au début le film (très bon) fait indéniablement penser au film d’animation Aladdin également par les studios Disney. Le méchant principal a des traits qui le font ressembler à Jafar. Dans les chansons, hautes en couleur, cela fait beaucoup penser aux différentes chansons du film Aladin, et la chanson par le crocodile va-elle faire penser à la chanson du roi Louis (avec la notion de vouloir devenir un homme – avec par contre un homo-centrisme assez grand, les films Disney ne montrant jamais un homme qui veut devenir un crocodile ou autre animal)
Le personnage de Louis le crocodile est plutôt intéressant. Dans le livre de la jungle, c’est le roi orang-outang qui rêve de devenir un homme (qui en fait même une chanson) : le point commun entre les deux (autre que les deux veulent être des hommes) est que les deux font relativement peur.
La belle Évangéline de la luciole est en fait une étoile : nous pouvons assister à un comique entre le réel et l’imaginaire. De la même manière, lea spectateurice est invité (comme depuis l’invention du cinéma) à imaginer luille-même la continuité du film. De la même manière que la luciole imagine qu’Évangéline est elle aussi une luciole (proximité entre les astres et le monde réel) alors Tania peut imaginer danser, et donc réellement le faire. Là, les paroles du père de Tania en début de film sont particulièrement importantes : croire en sa bonne étoile ne fera faire à Tania que la moitié du chemin. Ce sera donc sa conviction personnelle (sa volonté personnelle) qui lui permettra réellement d’accéder à ce qu’elle veut. Le rapport entre la réalité et l’imagination est clairement étudié pendant tout le film. Dès le début, Tiana, qui a pourtant été celle qui déclarait, seulement quelques minutes avant, qu’elle n’allait jamais embrasser une grenouille était, enfante, le genre à faire une prière à une étoile parce que c’était comme dans les histoires de Charlotte. Finalement, Ray vit plus dans un conte créé que les autres, et il l’assume plus également. Certes, c’est clairement par ignorance et par croyance personnelle, mais il l’assume quand même.
Dans le métrage, le personnage du bras droit du prince est l’un des seuls personnages blancs, il est également le personnage qui va vouloir utiliser les pouvoirs obscurs de la magie vaudou pour arriver à ses fins en devenant un roi. Il était également la personne à cause de qui le prince a pu se libérer et à cause de qui les plans du sorcier vaudou vont échouer. Finalement, si ce n’est les personnages de Charlotte et de son père, les personnages blancs sont des personnages particulièrement négatifs qui rapportent des mauvaises nouvelles ou dont les agissements sont mauvais même envers eux-mêmes. En effet, les plans du maître vaudou semblent plutôt bien fonctionner si le bras droit n’était pas là pour les faire louper. Finalement et bien malgré lui, il va réellement servir à quelque chose de positif (c’est le cas de la grande majorité des méchant.es dans les films Disney).
Évangéline est bien une étoile, mais toustes les personnages lui parlent comme s’il s’agissait d’un personnage réel. Même les personnages qui rigolaient de voir la luciole être amoureuse d’une étoile littéralement, lui demandent quand même des conseils (ou se confient à elle) après. Là encore, il y a une grande proximité qui est créée entre le réel et l’imaginaire. Même si des personnes (comme Tiana) semblent beaucoup plus terre-à-terre que la luciole, ces personnes vont discuter avec l’étoile, parfois comme si c’était une personne réelle. D’ailleurs, Tania va parler à l’étoile peu de temps après avoir engueulé la luciole (par rapport à ça) de dépit.
Sous forme de grenouille, Tiana va dire à la luciole ce que Pumba avait dit à Timon et Simba : une étoile, c’est une grosse boule de gaz qui brûle à des millions de kilomètres. Comme Simba, la luciole pensait qu’une étoile, c’est une personne réelle. Encore une fois, cela va avec une croyance populaire (vaudou également en partie) que les étoiles sont des souvenirs de personnes qui ont réellement existé, devenant donc des personnes. Quand Ray meurt, il se transforme visiblement en étoile, et va rejoindre Évangéline. La mort est donc montrée comme une forme de rennaissance (au moins de continuité).
Tiana est une princesse différente des autres princesses dans les films Disney : elle est autonome, plutôt sûre d’elle, et elle ne se fait pas avoir par le discours du prêtre vaudou, le grand méchant de l’histoire. On peut également remarquer qu’elle fait tout toute seule sans même chercher de l’aide. Cela peut être dû au fait qu’elle n’est pas réellement une princesse. En effet, l’intrigue va naître par ce qu’elle n’est pas une princesse. À part Tiana qui devient une princesse à la toute fin du film, il n’y a pas de vraie princesse (de manière constante) dans le film. Finalement, nous venons d’assister à un film que Disney annonçait comme étant un film de princesse, mais où les princesses n’existent pas vraiment.
Le film a été vendu comme étant le premier Walt Disney qui avait comme personnage principal une femme noire. C’était vrai, mais ce n’était pas le premier film Disney avec une princesse d’une origine quelconque, c’était par contre surtout le premier dessin animé Disney à montrer un personnage central important mourant pendant le film il me semble.