La Princesse et la Grenouille
6.4
La Princesse et la Grenouille

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements (2009)

Jamais vous ne pourrez imaginer à quel point j’étais heureuse de voir revenir sur grand écran un film d’animation à l’ancienne, avec des vrais dessins dedans à l’intérieur (et non pas ces images de synthèse sans âme que l’on nous sert à tour de bras désormais). Cependant, j’avais tout de même une certaine appréhension en récupérant mon ticket. Les sorties précédentes du studio aux grandes oreilles ne m’avaient pas laissé un souvenir impérissable et sur un plan plus personnel, je ne me sentais pas en l’état d’apprécier un dessin animé.

Et pourtant, j’ai adoré. L’ambiance, les musiques, l’histoire, tout m’a tiré par les pieds pour m’entraîner loin de la grisaille lilloise et me faire oublier, l’espace d’une heure et demi, mes soucis de l’époque. J’ai aimé retrouver ces couleurs si particulières, si chaudes, caractéristiques des œuvres avec lesquelles j’avais grandi. J’ai aimé retrouver un méchant intéressant bien qu’assez laid, il faut le dire (ceci dit, j’adore Shan-Yu alors qu’il est quand même bien moche). J’ai adoré ces musiques qui swinguent, qui vous donne envie de vous lever de votre fauteuil pour vous trémousser énergiquement. J’ai adoré cette ambiance de bayou, d’esprits maléfiques, de vaudou, etc.

Ensuite, les personnages. J’ai déjà évoqué le Dr. Facilier – le méchant donc – à la fois manipulateur et manipulé. Le prince Naveen, beau gosse mais feignasse comme c’est pas permis. Tiana, l’héroïne, est intéressante dans le sens où elle est prête à tout pour accomplir son objectif (qui n’est pas de devenir princesse) mais elle perd en charisme à cause de son attitude rabat-joie. Mais surtout, il y a Charlotte. C’est la meilleure amie de Tiana, qui a tout pour elle (du fric, une grande baraque, un dressing de plusieurs kilomètres de long, etc.) et qui, au premier abord, peut paraître égocentrique au possible (et donc, détestable). Sauf que ce qu’elle fait pour Tiana (qui vient quand même d’un autre monde) est tout simplement fabuleux. Cette fille a un cœur gros comme ça, une paire de cojones incroyable et puis une énergie fantastique. Ce personnage est tout bonnement génial.

Puis, je ne peux vous dévoiler la fin mais Disney a quand même fait un choix assez culotté pour quasi achever son film (je dis « quasi » parce que ce n’est pas tout à fait la scène finale, mais presque). Les réalisateurs ont pondu la scène la plus tristement belle – ou heureusement tragique – du cinéma. J’ai été totalement prise au dépourvu lors de mon premier visionnage, en fondant en larmes tout en ayant un sourire immense aux lèvres. Et, pour tout vous dire, ça me le refait systématiquement dès que cette image apparaît à l’écran. On pleure, mais on est heureux quand même. Et pour ça, je dis bravo.

En bref, le seul point négatif de ce film, c’est l’attitude rigide de l’héroïne. Pour le reste, vous pouvez y aller les yeux fermés (enfin, ouvrez les quand même, ça peut aider).

Créée

le 26 août 2014

Critique lue 229 fois

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NicodemusLily

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