Drôle. Vif. Émouvant. Terrifiant. Impressionnant. Mythique. Subtil. Les qualificatifs me manquent pour décrire ce chef-d'oeuvre de Ford, où Monument Valley n'a jamais été aussi beau, où John Wayne a rarement été aussi bon, où le mythe de l'Ouest est à la fois glorifié et critiqué, où la beauté de certains plans (celui du début et de la fin, évidemment, mais plusieurs sous la neige aussi) contraste avec l'horreur sous-jacente de certaines scènes, tout en hors-champ (les massacres de la ferme et du camp indien). En deux heures, John Ford synthétise tout un genre, toute une oeuvre qui est la sienne, avec la beauté d'un Technicolor au sommet de sa technique. On ne s'ennuie pas, les fusillades alternant avec les moments de comédie ou, plus fréquemment, de vraies tranches de vie, comme ce mariage auquel Maurice Pialat rendra lui-même hommage dans Van Gogh. John Wayne, archétype du cowboy solitaire, véritable antihéros ici. La quintessence du western, comme seul Ford savait la signer.
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le 26 mai 2011

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