Tim Roth, que l'on connaissait plutôt pour des films d'horreur, s'attaque à l'adaptation d'un roman de John Bellairs, La Pendule d'Halloween. Lui qui était fan de sauce tomate, le voilà aux commandes d'un film pour la famille, ce qui peut laisser dubitatif.
- Lewis, un garçon d'une petite dizaine d'années, vient de perdre ses parents. Il est recueilli par son oncle Jonathan (Jack Black) et sa voisine Mme Zimmermann (Cate Blanchett) dans une grande demeure pleine de bibelots, d'horloges et d'objets étranges. Très vite, Jonathan lui avoue être un mage, tout comme Mme Zimmermann. Mais, plus terrifiant, une horloge cachée quelque part dans la maison semble avoir de gigantesques pouvoirs. Qu'arrivera-t-il quand le tic tac s'arrêtera ?
Vous l'aurez compris, il s'agit surtout ici d'un film pour la famille. On est à mi-chemin entre Harry Potter et le monde de Narnia. Les décors sont très soignés, l'image colorée et l'univers est davantage fait pour plaire aux plus jeunes (8-12 ans), avec un humour bon enfant, malgré une ou deux vannes frisant le pipi-caca.
Mais les adultes ne sont pas délaissés pour autant puisqu'une double couche est clairement destinée aux moins jeunes. Peu d'enfants connaissent le mot "platonique" et sa définition, et certains thèmes abordés, comme la mort, le deuil, la parenté, nécessite un certain recul dont seuls les adultes peuvent faire preuve.
Alors certes ça reste du cinéma grand public mais ça n'est pas aussi gnangnan que la bande annonce me le faisait redouter. On parle quand même de mort, d'apocalypse et de nécromancie. Et il suffit de lire le titre du roman originel pour comprendre que la date de sortie du film aussi proche du 31 octobre n'est pas un hasard.
Mais le film reste plein d'humour, Jack Black s'emploie à faire rire, il cabotine et s'amuse vraiment. Le jeune Owen Vaccaro joue bien mieux que la plupart des enfants de son âge, et on retrouve également au casting Sunny Suljic, qui joue le même genre de gamin froid que dans Mise à Mort du Cerf Sacré. Et surtout Cate Blanchett est d'une élégance et d'un charisme incroyable et vole presque toutes les scènes où elle apparaît.
Intéressons-nous un peu au fond désormais. Sans être mal écrit, le scenario est assez conventionnel. Évitant les jump scares faciles et éléments perturbateurs abracadabrantesques (tu l'as ?), le rythme est plutôt bien dosé mais le tout peine à surprendre. Mais en même temps, c'est un film pour enfant et il aurait été naïf de s'attendre à du Memento.
Je ne renie cependant pas le caractère divertissant de ce long-métrage, et il faut bien avouer que des films avec des mages en premiers rôles, à part ceux du Wizarding World, ça court pas les rues. Et cette Prophétie de l'Horloge m'a fait du bien.
Au final je n'en attendais ni plus, ni moins. Résolument pour enfant, le film réussit neanmoins à glisser une seconde couche de lecture au milieu des pitreries de Jack Black. Beau et soigné, qu'en dire de plus si ce n'est qu'on passe un bon moment ?