N’essayez pas de régler l’image, nous contrôlons la diffu... Ah non merde ça c’est Au-delà du réel !

La quatrième dimension était une série certes imparfaite car les épisodes étaient inégaux, avaient parfois un rythme trop lent et ont globalement pris un méchant coup de vieux. Elle reste une des séries les plus cultes de l'histoire de la télé, car elle a aussi sorti assez d'épisodes magistraux pour qu'on passe sur ses imperfections. Elle avait aussi un générique qui faisait frissonner, sans oublier le nombre de pitch de départ repris depuis dans des films cultes. Et voilà que 20 ans après l’arrêt de la série, Warner Bros sort ce film, dont la construction fait la singularité. Ce n’est ni plus ni moins que 4 épisodes à la suite réalisés par 4 grands réalisateurs.


Time Out Ce premier segment est réalisé par John Landis. Dans un bar, un homme qui a exprimé un peu trop fort ses opinions racistes se retrouve, une fois sorti de ce bar, dans le passé. Il atterrit à des périodes sombres de l’histoire dans la peau de diverses personnes vilipendées pour leur religion ou leur couleur de peau. C’est pas mal... mais il y a juste un problème de finesse. Pas de sous-texte, juste en leçon « le racisme c’est mal. » Merci du scoop les gars. Reste qu’avec des passages traitant de l’occupation, du klu-klux-klan ou de la déportation, c’est traité avec un certain sérieux qui aide à rester dedans. On est loin de l’ambiance du deuxième segment :


Kick the can Dans un hospice de vieillards, on suit un certain monsieur Bloom. Il encourage les pensionnaires à laisser parler l’enfant qui est en eux, avec un crédo « On devient vieux le jour où on cesse de jouer ». Des quatre parties, ce sera la plus légère, ça a un côté Hook avant l’heure, c’est presque surprenant tant la patte semble la même. Jusqu’à ce qu’on réalise que c’est de Steven Spielberg. Ce n’est pourtant pas la partie la plus intéressante, la faute à un scénar trop limité. C’est drôle de voir des personnes âgées retomber en enfance mais… et bien, c’est à peu près tout. Il y avait des voies ouvertes pour que l’intrigue soit un peu plus que ça, mais non, on sera privés de point d’orgue final. Tout est un peu trop peu naïf.


It’s a good life est le plus déroutant des segments, considéré par certains comme le meilleur des actes, ce n’est pas mon cas. Un jeune garçon semble doté de pouvoirs et ne s’en sert pas pour faire le bien. Jusqu’ici je retrouvai surtout un acte d’Halloween dans les Simpson avec délectation. Je suis très vite retombé. Une nouvelle fois, alors que je me disais qu’avec un minimum d’ambition ça pouvait être très sympa, le soufflet retombe. J’espérais voir le gamin s’énerver et se venger sur toute une ville, moyennant quoi presque tout le segment reste chez lui où il se contente de mêler les dessins animés de la télé à sa vie. C’est bordélique, assez ridicule, les effets spéciaux étaient bons pour l’époque mais ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui. Pour Joe Dante, mettons ça sur le compte d’un essai qu’il transformera avec Gremlins ou L’aventure intérieure.


Nightmare at 20,000 feet de George Miller. Dans un avion, un homme qui fait une crise d’angoisse due aux turbulences et un violent orage qui gronde voit tout d’un coup un monstre sur l’aile de l’appareil. Il est le seul à le voir. Là encore je me souviens de nombre de parodies qui en ont été tirées. Et là, je suis d’accord avec ceux qui disent que cet acte est le meilleur. C’est le point d’orgue qui fait que ça valait le coup d’attendre, même quand on est sorti mitigé des trois histoires précédentes. Un huis-clos porté par son interprète principal, John Lithgow, qui bascule dans la folie. Objectivement la mauvaise visibilité due à la météo ne dissimule pas assez le fait que le monstre est fait avec les moyens de l’époque, et qu’aujourd’hui, ça le fait plus. Mais je chipote.


Pour conclure je dirais que ce film marche... par à coups. Certaines scènes sont vraiment bonnes, d’autres tombent vraiment à plat. J’ai vu ce film quand j’avais 11 ou 12 ans, le revoyant aujourd’hui, j’ai eu la même impression. Alors le savoir faire est là, entre autres au niveau des compositions musicales du fameux Jerry Goldsmith qui s’accommode très bien aux quatre univers.


Mais on pourrait s’étonner de plusieurs choses : On ratisse large pour le ton des quatre segments, bon, admettons... mais l'ordre a de quoi dérouter :


Un segment grave et assez réaliste, le suivant très familial et féerique, un autre familial mais déjà plus oppressant, et un dernier très sombre. J'aurais plutôt vu une montée, un crescendo dans la noirceur. Mais non, ici la disposition des segments a de quoi embrouiller l’audience de tout âge. La première sonne comme un avertissement, les enfants c'est pas pour vous... avant qu'on ne les rattrape par les basques dans les deux histoires suivantes où les adultes à leur tour pourraient être rebutés par le côté trop enfantin, jusqu'à ce que la quatrième histoire marque une dernière rupture.


Car même si l’introduction et la fin se font écho, il n’y a pas de fil rouge entre les segments, à l’exception de la fin du dernier, ils sont interchangeables. Vu que ce sont des remakes de 4 épisodes de la série originale (l’introduction fera d’ailleurs un rappel de quelques grands épisodes) on peut dire que ce film privilégie le fan service. Dans la foulée, un remake de la série débarquera d’ailleurs à la télévision.


Si le fantastique vous attire et que vous avez apprécié des épisodes de la série originale, ce film pourra vous plaire. Sinon... je ne vous garantis rien.

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le 1 juil. 2016

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The Reg

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