Quand la musique est bonne

Deux sœurs pas si jumelles s'époumonent en bord de mer. L'une est blonde, l'autre est rousse. La comparaison avec le film de Jacques Demy s'arrête là. Il y a quelque chose de pourri au royaume d'Arendal et ça n'est pas forcément ce que l'on pourrait croire. Tout avait pourtant bien commencé. Des images d'une beauté à couper le souffle, une bande son aux accents traditionnels nordiques superbe et puis... Et puis des chansons. Des chansons à n'en plus finir, des chansons à n'en plus pouvoir.

Non contentes de nous casser souverainement les oreilles, leurs altesses givrées nous entrainent dans une histoire bien décousue. Les séquences s'enchainent (par ce temps c'est bien normal) sans qu'on s'attache vraiment aux protagonistes et à leurs enjeux. Quelques séquences drôles et bien menées dégèlent un peu l'ambiance mais l'ensemble s'avère aussi ennuyeux qu'une fondue sans croutons. Bref, ça patine et pas qu'un peu.

Alors que reste-t-il finalement au-delà des qualités esthétiques indéniables du spectacle ? Eh bien une chanson, certes calibrée à cet effet mais après tout, pourquoi s'en priver ? Un peu vite clouée au pilori, "Délivrée, libérée" - et sa mélodie imparable - reste sans doute la meilleure séquence d'un long voyage aussi épuisant qu'une randonnée en raquettes (et sans les spatules, un comble). On regrette d'autant plus que le reste n'ait pas été à l'avenant de ce joli moment de bravoure. Olaf peut bien se mettre en boule, ça jette un froid.