La Reine des Neiges
6.1
La Reine des Neiges

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee (2013)

Pour les adeptes de paysages enneigés maudits...

La magie de Noël s’accompagne toujours de la sortie en salle d’un nouveau conte réalisé par Disney. Depuis tout petit, j’ai associé cette période de l’année au plaisir d’aller découvrir le dernier né des célèbres studios. Cette année n’échappe pas à la règle avec la sortie de la Reine des neiges. Son titre original est Frozen. Sa durée dépasse l’heure et demie. Cet opus est accompagné de critiques plutôt positives et les premiers retours du public sont assez enthousiastes. Le fait que les réalisateurs de Raiponce soient à la direction du projet me rendait optimiste à l’idée de partir à la rencontre de cette reine du grand froid.

Afin de poser les jalons de l’histoire, je vous cite le synopsis proposé par le site Allociné : « Anna, une jeune fille aussi audacieuse qu’optimiste, se lance dans un incroyable voyage en compagnie de Kristoff, un montagnard expérimenté, et de son fidèle renne, Sven à la recherche de sa sœur, Elsa, la Reine des Neiges qui a plongé le royaume d’Arendelle dans un hivers éternel… En chemin, ils vont rencontrer de mystérieux trolls et drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, braver les conditions extrêmes des sommets escarpés et glacés, et affronter la magie qui les guette à chaque pas. »

La scène d’introduction est un petit bijou. On y découvre Anna et Elsa, enfants au réveil. La cadette demande à sa sœur d’exploiter son pouvoir. En effet, son ainée peut faire apparaître de la neige et de la glace à la demande. Cela génère donc une succession d’arabesques et de cascades qui m’ont pleinement immergé dans le film. C’est d’ailleurs de ce moment-là et de l’accident qui conclue l’événement que naît la future malédiction qui s’abattra sur le royaume.

S’ensuite une partie du film plus lente et moins à mon goût, il s’agit de la mise en place des enjeux de l’histoire avec le passage à l’âge adulte des deux jeunes filles et l’exil particulièrement enneigé d’Elsa. Cette étape est la moins intense de l’histoire. Elle n’est ni touchante, ni drôle. J’ai longtemps souhaité que tout cela démarre pour de bon. J’ai donc apprécié de voir les affaires se lancer réellement quand le pays est plongé dans le froid et qu’Anna part à la recherche de sa sœur. Comme souvent dans ce type de film, se forme une petite communauté hétéroclite réunie par des intérêts convergeant. On y trouve une princesse, un jeune homme du peuple, un renne et un bonhomme de neige. Tout ce petit monde fonctionne plutôt bien. Chacun est sympathique et apporte un écot certain à la bonne humeur qui se dégage de leur quête. Certains regretteront que Kristoff et Anna sympathisent bien trop rapidement. Ce n’est pas mon cas.

Toute l’histoire se déroule sous la neige. Il s’agît donc d’un travail compliqué pour l’animation. En effet, il n’est pas simple de faire exister de tels paysages blancs. Les réalisateurs s’en sortent ici très bien. Je n’ai eu aucun mal à me sentir dans cet univers hostile et solitaire qu’est l’ascension d’une montagne enneigée. Le scénario exploite plutôt bien les différentes cordes du froid et de la neige. En effet, il est facile d’en exploiter des gags de situation ou d’y faire naître des scènes spectaculaires de batailles ou de poursuites.

Une des particularités de La Reine des Neiges est de reléguer le vrai méchant au second plan. Son apport à l’intrigue est quasiment anecdotique. En effet, la malédiction est le fruit des pouvoirs d’Elsa qui est loin d’être un personnage au mauvais fond ou habité par de noirs desseins. J’ai ressenti de la compassion à son égard. L’absence de réel duel entre deux camps ne pose aucun souci quant à l’attrait de l’intrigue tant les différents protagonistes dégagent beaucoup d’empathie.

Le principal bémol du film réside dans la place laissée aux chansons. Disney est coutumier de nous proposer de grandes chorégraphies musicales. Je n’ai jamais été trop fan du genre mais je suis suffisamment honnête pour y trouver généralement un vrai sens du spectacle. Certains moments de La Reine des Neiges sont dans cette lignée. Mais trop souvent, j’ai eu le sentiment d’être immergé dans une comédie musicale. Certaines scènes auraient été bien plus réussies si les dialogues avaient été parlés plutôt que chantés.

Pour conclure, je dirais que La Reine des Neiges est un bon cru. Il a répondu aux attentes que j’en avais. Ce n’est pas bien grave qu’il ne m’ait pas transporté que d’autres opus de la lignée Disney. Les excès musicaux sont compensés à mes yeux par le plaisir dégagé par le quatuor de héros. Ce film ravira donc les adeptes du genre et l’ambiance enneigée confirmera l’atmosphère toujours agréable de cette période de l’année.
Eric17
6
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le 25 déc. 2013

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Eric17

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