La Reine des chants

En allant voir la Reine des neiges, je m'attendais à un film dans la pure veine Disney, c'est à dire sans surprise, avec un scénario déjà vu mille fois et surtout un personnage secondaire censé être drôle mais qui est insupportable. Alors le film est classique, mais le déjà-vu n'empêche pas la qualité si les scénaristes essaient d'innover quelque peu, ce qui est le cas dans ce film. Attention, ça va spoiler.

Le film joue avec les codes des long-métrage Disney, Anna, la sœur d'Elsa, tombe amoureuse d'un prince nommé Hans le soir même de sa rencontre et qui s'empresse de le demander en mariage, le spectateur trouve cela ridicule et on se dit qu'une fois de plus on va avoir droit à une histoire d'amour à l'eau de rose. Détrompez-vous, il s'avère en fait que Hans ne convoitait que le trône et s'avère être le vrai méchant de l'histoire en voulant tuer Elsa en prétextant vouloir la sauver, c'est un véritable retournement de situation de qualité que nous offre le film. Anna est punie pour sa naïveté alors qu'Elsa avait bien dit que l'on n'épouse pas un homme que l'on vient de rencontrer le soir-même, de quoi faire hurler de joie certaines féministes qui, en critiquant le rôle des vieilles princesses Disney, ne font preuve d'aucun sens critique vis-à-vis de la mentalité de l'époque des vieux Disney comme Blanche-Neige.

La princesse Elsa a un pouvoir magique qui lui permet de maitriser la glace et la neige, mais suite à un accident elle doit cacher ses pouvoirs, ainsi elle passera la plupart du temps enfermé dans sa chambre, ce qui la séparera de sa sœur et ne la rendra que plus solitaire, ce qui lui donne une psychologie intéressante. Le jour du couronnement, Anna jubile car elle va enfin...rencontrer un homme?! La première moitié du film nous la montre en train de se plaindre de ne pas voir sa sœur et quand elle peut enfin la voir elle s'en fiche et veut trouver l'âme sœur...très logique. Bref, Elsa va dévoiler par mégarde ses pouvoirs suite à un accès de colère et tout le monde la prend pour une sorcière sauf Anna qui va tout faire pour la retrouver avec Hans qui cache bien ses véritables intentions.

Ce voyage sera l'occasion de rencontrer d'hilarant personnages secondaires comme Kristof et son adorable renne Sven et surtout Olaf le bonhomme de neige qui, oh miracle, n'est non seulement pas insupportable contrairement à ce que je craignais mais aussi drôle. Elsa va blesser sa sœur en gelant son cœur, seul l'amour peut remédier à ce sortilège, mais surprise, ce n'est pas l'amour chevaleresque qui va la sauver mais l'amour familial - entre soeurs - qui va tout rétablir. Une fois de plus Disney brise les codes.

L'aspect graphique du film est splendide, surtout la neige, et le doublage VF est de bonne facture.

Mais dans cet océan de qualité, il y a une chose qui m'a gêné: c'est le tsunami de chant. Les personnages chantent trop. Elsa est libre? Elle va chanter "Libérée, délivréééééée!!!!!!". Anna a faim? : "Enfermé, enchainéééééée!!!!!!", Kristoff a mal au ventre? : "Lessivé, constipééééééé!!!!". Bon bref vous l'aurez compris, le film aurait dû s'appeler la Reine de chants et non des neiges et vous vous lasserez vite de cette abondance de chant. De plus les musiques sont assez moyennes sauf le thème principal, je suppose que les musiciens ont dû remplir un quota obligatoire de chants.

Bref un excellent film malgré un scénario classique mais qui arrive à nous surprendre, espérons que Disney continu sur cette lancée.

Mention spéciale au compagnon du propriétaire masculin du Chalet dans lequel vont Kristof et Anna...c'est gênant tout de même et prouve que Disney n'a pas perdu son savoir-faire en matière de message subliminal envers les enfants...