Je ne recommanderais pas ce film des studios Disney de 1955 aux amoureux des bêtes, comme c’est mon cas, car même avec beaucoup d’optimisme on aura bien du mal à croire qu’aucune bête n’aura été blessée pendant le tournage, par ailleurs la morale véhiculée à l’égard de nos amis à quatre pattes est plus que discutable.


D’une manière purement artistique, l’œuvre n’est déjà pas exceptionnelle, car elle souffre d’un manque criant d’ambition, alors qu'il s’agit d’une production du vivant de Walt Disney (et que cela est d'ordinaire un gage de qualité). En ce qui concerne le pitch, le jeune Pablito qui s’est pris d’affection pour un cheval, tente de le sauver de ses bourreaux. Convenue à souhait, l’histoire n’étonne jamais, même si par je ne sais quel miracle elle parvient l’exploit de ne pas trop nous ennuyer.


Mon problème à l’égard de cette œuvre est le traitement réservé aux animaux : cheval fouetté par une barre cloutée, puis blessé à la patte (et c’est bien trop réaliste pour que ce soit un trucage, par ailleurs le cheval boite d’une manière exceptionnellement convaincante), puis le même cheval est attaqué par un taureau au train arrière. On aura beaucoup de mal à ne pas plaindre ce pauvre cheval qui aura décidément eu le pire rôle dans cette production. On assiste aussi à un étrange carnaval d'animaux sauvages enchainés qui aura bien du mal à trouver un sens. Tout cela n’est rien en comparaison de ce taureau écartelé et mutilé, victime de la tauromachie (encore une fois, les blessures nous paraissent affreusement réelles). Comme si l’image ne se suffisait pas à elle-même, on aura aussi droit à de prodigieux éloges sur l’art de la corrida, et si le spectateur vient à mal juger la pratique, l’acteur lui expliquera qu’il ne comprend pas tout simplement pas ce spectacle sublime, qu’il s’agit en réalité d’un acte de bravoure, tant pour l’homme que pour l’animal. Autant vous dire que c’est à peu près à ce moment-là où j’ai ressenti une furieuse envie de vomir.


Malheureusement, il y a des films du passé que l’on ne saurait plus apprécier aujourd’hui tant ils sont révoltants, « La Revanche de Pablito » est l’un d’entre eux, malgré sa marque et son étiquette de film grand publique, je n’ai pas été diverti. J’ai plutôt été scotché par autant de cruauté, dans le scénario comme dans la réalisation. J’ai détesté, et je le regrette, car l’œuvre vient abimer la passion que j’éprouve pour le studio. Heureusement, le film est depuis longtemps tombé dans l'oubli, et c'est tant mieux. Ce n’est pas la première fois que je fais de telles critiques sur de vieux films Walt Disney, mais j’espère que ce sera la dernière, car je commence à avoir bien du mal à mettre ces bavures sur le compte de pratiques dépassés.

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le 5 juin 2020

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Casse-Bonbon

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