Après un exil de vingt ans, Robin retourne à Sherwood et va revoir son amour de jeunesse, à savoir Lady Marianne.
Autant le dire, c'est un film magnifique, de ceux qui dépassent de très loin leur sujet initial pour dire plus que ça. Ne croyez pas que c'est un film d'aventures, mais il s'agit plutôt d'une romance entre deux êtres que vingt ans ont séparés, mais pour eux, rien n'a changé, et en particulier la force de leurs sentiments.
Sean Connery et Audrey Hepburn sont splendides, et assument fièrement leur âge, car pour eux, l'amour reste la même chose. Lady Marianne (Hepburn) est devenue une nonne, et la scène où elle enlève pour la première fois son voile pour se dévoiler à Robin est un moment qui me restera en mémoire, porté en cela par la musique formidable de John Barry.
Il y a aussi Robert Shaw, qui joue le shérif de Nottingham, et lui aussi porte les affres du temps et des guerres passées. Le film respire cette nostalgie, ce temps perdu, et veut solder ses comptes avec le passé, lors d'une bataille finale entre Robin et le shérif.
Loin de toute mièvrerie ou de scènes d'actions inutiles, le film se focalise surtout sur les personnages, et semble volontairement louper les moments dits spectaculaires. En effet, les guerres sont souvent élaguées, raccourcies, et avec peu de bravoure, car on ressent aussi le poids des armes et des cotes de maille.
Dire que je n'attendais pas à une réussite serait un euphémisme, mais il est intéressant de mettre La rose et la flèche en parallèle de Robin des bois (Ridley Scott), et que le premier réussit totalement ce que le second a échoué.
Les scènes entre Connery et Hepburn sonnent comme une récompense, avec un climax bouleversant où Robin tirera enfin une flèche, mais avec une portée grave.
Il faut dire que parler de la vieillesse de Robin des bois est très rarement évoquée (littérature ou cinéma), et on a souvent en tête la prestation flamboyante de Errol Flynn. Mais il faut aussi retenir ce film-là, qui conclue de superbe manière la légende de Robin.
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