Le mythe de Robin des Bois est entièrement revisité par Richard Lester, le metteur en scène de quelques Superman.
L'idée est d'ailleurs incroyable bien loin de l'image que les plus jeunes téléspectateurs ont eu avec le Walt Disney, Robin des Bois, ou de celui joué par Kevin Costner, Robin des Bois: prince des voleurs. D'ailleurs tout au long du film, on est vraiment dans quelque chose qui pourrait s'apparenter au chef-d'œuvre, jusqu'aux cinq dernières minutes de fin, qui viennent tout briser ou presque à mes yeux.
Bon comme j'ai déjà dit, je trouvais géniale l'idée de vouloir démystifier le célèbre héros des forêts de Sherwood. Comment Lester le réalise-t-il? En nous montrant un Robin fortement vieilli, aigri par tout ce qu'il a vécu et qui n'aspire qu'à rentrer chez lui. Lors des combats contre les hommes du shérif de Notthingam, on voit Robin très souvent en difficulté, pataud dans ses gestes, dans ses mouvements et qui ne doit parfois son salut qu'à son fidèle compagnon qu'est Jean. Bref, on est bien loin d'une idéalisation de la légende, d'un Robin héroïque et j'en passe.
Ensuite, c'est tout l'environnement de Robin qui est incroyablement décrit, bien plus proche de la vérité historique que de l'idéalisation faite dans beaucoup d'arts. Premièrement, le Roi Richard Coeur-de-Lion est montré sous son vrai visage: celui d'un homme cruel, avide de pouvoir et d'or, n'hésitant pas à massacrer des gens sans raison.
Ensuite, c'est bel et bien le décor lui-même. Pas de grands châteaux riches avec des grandes fêtes. C'est assez pauvre et peu recherché en matière de décor artistiques. C'est une époque plutôt austère. Les paysans vivent vraiment dans la crasse. Ils sont sales sur eux. Et puis, il y a cet arrière-plan sur les Croisades, où là aussi Lester a son mot à dire. Robin est dégoûté de ce qu'il a vu ou de ce qu'il parfois fait là-bas. La religion sert souvent de prétexte à l'enrichissement personnel ou à des massacres. La foi envers le catholicisme est sacrément ébranlée.
Bref, pendant tout le film, donc, je suis pire qu'heureux de me retrouver devant une oeuvre d'une telle qualité jusqu'à sa fin. Et là, j'y vais de mon petit spoiler: Robin est empoisonné par Marianne. Elle aussi décide de choisir la voie de la mort. Je ne comprends toujours pas. Certes, Robin et Marianne ne pourront vivre comme ils le souhaitent leur amour. Oui, Robin est usé et fatigué, regrette énormément de choses et certainement que Marianne aussi. Mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Il y a la possibilité de tout reconstruire, de refaire quelque chose de sa vie. Et je ne comprends vraiment pas ce choix de se tourner vers la mort, d'autant que Lester semble bien dire qu'ils ne pourront vivre au paradis. Pourquoi? Parce que pour le metteur en scène, on finit par pourrir et il n'y a plus rien d'autre. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une pomme fraiche, en pleine santé dirons-nous et l'oeuvre se termine par une pomme qui pourrit, sans plus. Sans rien derrière.
Bref, j'ai été très frustré sur la fin, ça reste quand même un bon film mais on était tellement dans du meilleur toutes les minutes précédentes...
batman1985
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le 6 mai 2011

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