J'avais adoré le livre de McCarthy, me demandant ce que je ferai dans l'éventualité de protéger la prunelle de mes yeux de hordes de cannibales, nous cacher dans une cave, ou lui préparer de jolies brochettes de Corse ou de Marseillais, bref, ça m'avait chamboulé.

J'avais vomi ma haine des Danois et des Australiens - c'est généralement l'acteur principal ou le réalisateur qui prend quand je suis déçu, là, les deux - en sortant de la projection de ce film, quand l'incompréhension se mue en colère et qu'il faut que ça sorte, et quelle surprise, flânant dans les parages, je tombe sur une moyenne - presque 7 chez mes honorables éclaireurs - reflétant de bien loin le souvenir vivace et non cicatrisé que j'avais de la chose.

Ni une, ni deux : je me retape le film pépère entretenant ma gueule de bois avec un mélange savant de bière, vodka et citron...

Car, en refusant d'adapter McCarthy dans tout ce qu'il avait de simple, en s'inspirant par exemple de son absence de superflu, Hillcoat loupe l'essentiel, laissant sur la bande d'arrêt d'urgence l'angoisse et la terreur du bouquin.
Il préfère arroser son film de cette putain de voix off qui t'explique ce que tu vois, alors que la poésie cendrée des images suffisait à éclairer tout ça sans souci, et surtout, et, c'est le plus grave à mes yeux, il s'échine à désamorcer toutes les scènes de violence avant même qu'elles n'éclatent : une prouesse.

Robert Duvall et Guy Pearce méconnaissables, mais c'est bien eux.
Viggo Mortadelle d'une justesse, solide, habité par ce rôle de père bienveillant, protecteur chérissant son enfant joyau, a, sûrement lu le livre lui, et c'est le conseil que je te donne.

J'en glisse une pour Charlize : tu me donnes envie de chanter cette chanson quand je te vois, tu sais, cet hymne de DUB inc. : "Métissage".

"J'ai envie de métissage pour des hommes vrais
Et tous ceux qui ont de la rage, vas-y laisse les..." http://youtu.be/RyeCSe9u-CI
Tu tombes bien Charlize, je suis un homme, un vrai.
DjeeVanCleef
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le 1 mai 2013

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DjeeVanCleef

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