J'ai pas d'idée de titre. Vraiment.
Encore un film post apo. Certes, mais l'un des plus cohérents sur le sujet.
Le mot " Post apocalyptique " prends vraiment son sens. Ici, pas de pseudos villes à gauche à droite avec un monsieur qui chapote tout, c'est vraiment chacun pour soi. Un peu comme si le monde était envahi de SDF. ( " Night of the living homeless " ! )
Tout est sale, gris, sombre, oppressant.
D'ailleurs je passerais sur la forme ( un peu par flemme, j'avoue. ), étant donné que la photo représente bien les quelques adjectifs sus-cités, que tout ce qui concerne les plans, mouvements de cams fonctionnent plutôt bien ( particulièrement la scène de la cave, avec les plans assez furtifs qui fonctionnent graaaaaaaaaave ).
Et le personnage principal n'est pas un héros à proprement parler: c'est un vrai enfoiré quand il ne s'agit pas de son fils. Laisser crever un vieux sur la route ? Bah, et alors, où est le problème ? Voler les fringues d'un mec qui a tenté de nous voler, en le menacant d'un flingue? Bah, il faut bien! ( bon, là, c'est limite justifié ). Pourtant, ce comportement ne choque pas : il est normal. Dans des temps aussi difficiles, l'égoïsme est sûrement la chose qui ressort le plus. D'ailleurs, le fait que des gens se mettent au cannibalisme avec un barbarisme sans nom est tout à fait logique aussi.
C'est une vision bien déprimante et sombre de l'humanité, mais qui sonne totalement juste.
L'axe majeur du film est la relation du père et du fils, et là aussi c'est tout à fait cohérent.
Le père vogue entre la surprotection ( enfin, ca se comprends hein, avec des cannibales qui traînent, je serais pas rassuré non plus ) et l'inculcation d'indépendance à son fils.( on a quand même le droit à un cours sur le suicide, c'est dire ) Et le fils tente d'apprendre à son père à redevenir humain, du haut de sa naïveté attendrissante, malgré toutes les horreurs que son père lui montre. D'ailleurs, l'idée de bien et de mal occupe très fortement l'enfant, tandis que le père ne se pose absolument plus la question.
Bref, une relation réciproque qui fonctionne plutôt bien, et qui rends ces personnages vraiment attachants.
Le point qui m'a le plus intéressé dans ce film est le traitement de la vie et de la mort. Rester en vie semble plus dur que mourir, du coup les personnages se posent la question.
La naissance du fils est vécue comme une erreur par la mère, celle-ci parle de le tuer, contre l'avis du père qui estime qu'elle est " folle ". Sauf qu'à son tour, une fois confronté au monde et à la protection de son fils, cette idée le prends aussi ( viggo développerait-il un instinct maternel? :D ).Une idée très intéressante, que je n'ai jamais vue encore. ( Oui, culture ciné moisie, et votre avis là-dessus, vous savez sûrement ce que j'en fais, messieurs dames. ) D'ailleurs, le vieil homme dit bien en parlant de la mort, que c'est un " luxe ".
Enfin une réflexion cohérente sur le sujet, et pas un bête " la-vie-c'est-cool-la-mort-c'est-nul " habituel, tartiné de bons sentiments à la guimauve avec deux héros qui finissent dans un lit à la fin.
Concernant le "monde", alors ca, c'est de la grosse déprime.
Plus rien à bouffer à part des produits manufacturés trouvés à gauche à droite, des insectes morts, ou alors des humains, mais bon, c'est pas gentil ca.
Certains ont du carton en guise de chaussures, d'autres ont des bâches comme vêtements, ils sont tous affamés, tous préoccupés par leur cas, quitte à laisser mourir quelqu'un d'autre. L'égoïsme, tout ca, déjà traité plus haut.
Visuellement, ca va du gris clair au gris sombre. On sent l'ambiance froide, morte. ( Par contre, je suis le seul à m'être étonné de la présence de feuille morte sur le sol, alors que les arbres sont censés êtres morts, avoir brûlé ? Ou alors j'ai zappé quelque chose? )
En bref, un très bon film, au rythme assez lent certes ( je me suis endormi lors de la première séance. ), mais à l'univers vraiment cohérent, intéressant.
A voir.