Lee Holloway vient de sortir d'un hôpital psychiatrique. Jeune femme timide et réservée, elle pratique l'automutilation dès qu'un sentiment trop fort s'empare d'elle. Recrutée par l'avocat E. Edward Grey pour être sa secrétaire, elle va bientôt découvrir un nouvel univers qui s'offre à elle. Lee va embrasser sa féminité et entretenir une relation masochiste avec son patron, capable de lui administrer des fessées à chaque faute de frappe ou de lui dicter le régime alimentaire qu'elle doit suivre. Avec "La Secrétaire", Steven Shainberg donne dans la romance mais façon sado-maso. Il en résulte une œuvre atypique et culottée, bien plus sexy et plus profonde qu'un "50 nuances de Grey" (dont le personnage principal masculin partage le même nom que celui-ci, étrange coïncidence) et qui bouscule les codes d'un genre formaté depuis longtemps. La force du film, c'est non seulement son originalité, mais sa façon de traiter le sujet. Rien n'est gratuit, jamais le réalisateur nous offre une scène sulfureuse simplement pour le plaisir. Chaque moment érotique vient raconter quelque chose sur la relation se nouant entre les deux personnages et ça en devient plus intéressant et diablement plus sensuel. Sous le couvert sado-masochiste, le film explore la complexité des relations amoureuses et du degré de manipulation et de soumission qu'elles impliquent. Offrant une superbe interprétation décomplexée, Maggie Gyllenhaal a toute l'audace et tout le talent nécessaire pour porter le personnage de Lee à bout de bras, solidement épaulée par James Spader qui offre un personnage de dominateur indécis et malheureux. Ces deux-là sont véritablement attachants dans un film fortement réjouissant, rehaussé par un scénario qui ne manque jamais de surprises et par une sensualité débordante.