La secte des clochards

Apparemment, ce thriller fauché serait le 1er film du mec qui a fait "REC"... Et ça se voit!
Déjà, en 1999, le réalisateur espagnol avait une certaine appétence pour "l'embrouille visuelle", ce "Nameless" étant parsemé d'images faussement subliminales (abominables surtout), sans aucun rapport avec la trame et le déroulé de l'histoire.
Même chose avec la BO, un thème du style "boite à musique" composé de quelques notes de piano suivies d'un violon revient systématiquement, y compris lorsque les personnages rangent leurs chaussettes dans un tiroir et qu'il ne se passe strictement rien.
Quant à la narration, elle est à l'image du film, convenue et chaotique à la fois. Aux moyens que l'on devine plus que limités s'ajoutent ainsi un manque évident d'écriture et de savoir faire concernant le scénario: la mère reçoit un coup de fil de sa fille qu'elle croyait morte et qui lui demande de venir la chercher dans un hôpital désaffecté située à 2 min de chez elle.
La mère s'y rend bien sûr seule (il ne faut pas appeler la police sinon "ils" la tueront, comme d'hab') et ne se fait même pas buter, l’hôpital étant vide.
Elle demandera de l'aide à un ex policier chargé de l'enquête à l'époque, et bien qu'il soit en pré-retraite et que l'affaire soit classée, il reprendra du service gratos pour les beaux yeux de cette mère éplorée.
S'en suit une intrigue (à 2 francs) où des indices sont volontairement disséminés par les ravisseurs, on ne saura jamais pourquoi, probablement pour le fun.
Le duo improbable ira également rendre visite au chef de cette vilaine secte obscure adoratrice de la douleur éternelle, qui est évidemment un ancien nazi pour justifier sa folie, comme s'il fallait absolument avoir été Allemand pendant la seconde guerre mondiale pour être un malade mental. Sont cons ces Espagnols...
La fin tourne totalement au ridicule, dans cet espèce de motel (désaffecté, encore et toujours, ça coûte moins cher et c'est censé faire peur), où la mère retrouvera son ex mari devenu membre de la secte, l'acteur l'interprétant étant visiblement un pote du réalisateur car il n'est pas possible de jouer aussi mal et d'avoir passé l'étape du casting.
Yeux exorbités, timbre de voix complètement exagéré, il délivre un flot ininterrompu d'inepties, l'écriture des dialogues ayant probablement été confiée à un élève de CM2.
La mère retrouvera sa fille comme convenu, cette dernière lui faisant comprendre qu'elle a été "récupérée" par la secte et qu'elle ne partira pas avec elle, alors qu'elle la suppliait la veille au téléphone pour qu'elle vienne la chercher...
Bref, ce film ne suscite même pas chez moi la haine ou le mépris, ce réalisateur étant tout simplement un modeste incapable qui confirmera d'ailleurs son absence totale de talent avec ses "REC" opportunistes aux influences entièrement pompées sur des auteurs qui, contrairement à lui, ont des idées.