Quel casting de seconds rôles: Ava Gardner, Arthur Kennedy, Burgess Meredith, Eli Wallach, Christopher Walken, Tom Berenger, Jeff Goldblum, pour un film quasi inconnu ou tout du moins oublié, cela ferait presque mal aux yeux.
Bon effectivement ce casting c'est bien beau, mais le film ? eh bien, La sentinelle des maudits est un sacré bon petit film. Dès le début le cadre est posé, une petite église dans le nord de l'Italie, le sermon d'un prêtre soucieux rappelant la nécessité de la lutte contre le mal, une musique inquiétante. Puis New-York, une jeune mannequin, jolie, mais d'apparence fragile photographiée...
En quelques plans, le cadre est posé, l'ambiance est trouble, nous sommes dans un film d'horreur (plutôt un thriller horrifique), la lutte contre les forces occultes, l'église et une héroïne qui a certainement un lourd passé et qui donc aura son rôle à jouer.
Mais, contrairement aux séries B du genre où l'on bascule très vite dans l'horreur, avant que les effets ne s'essoufflent très vite également, l'intrigue est ici développée, la tension est installée dans le temps et les personnages sont étoffés. Certes la réalisation n'est pas d'une grande virtuosité, mais il y a des références évidentes aux giallos (gialli ?) dont l'atmosphère se rapproche souvent. Le film ose beaucoup pour un film de studio, scène de masturbation féminine de voisines bien curieuses, acteurs naturellement difformes comme dans Freaks...
Plus surprenant encore, la fin est maîtrisée et ne vient pas tout gâter comme dans bon nombre de films d'horreur de série B qui basculent souvent dans le grotesque à ce moment là.
La sentinelle des maudits est un très bon film de genre, à découvrir...