Au diable la suceptibilité
Voici une œuvre qui ne laisse pas de glace tant dans sa réalisation que dans ses postulats.
Nous avons tout d’abord le plaisir de profiter de l'aspect visuel soigné et d'une esthétique assez fine. Des décors aux maquillage on constate un vrai soucis du détail et de la plastique qui rend l’œuvre vraiment attractive et plutôt immersive malgré le manque d'habitude que nous - spectateur contemporain- pouvons avoir du genre.
De la finesse aussi dans le choix des acteur et dans leurs interprétation. La culture populaire s'imagine quand on parle d'un film antérieur aux années 50, un sur-jeu jusqu'à l'overdose ou une qualité médiocre, ce qui est très dommage ! ici on constate avec plaisir (étonnement ?) le véritable panel de nuances dans l'interprétation de ce casting tout en rondeurs. Ça glisse tout seul, tranquillement, et l'ambiance installer par ces réels talents nous garde sur le feu, tout en sensibilité et en subtilité.
Plus qu'un simple documentaire, il s'agit aussi d'un scénario engagé avec une volonté de faire passer un message. Sans prendre de gants et en n'hésitant pas vouloir choquer, l'histoire que nous raconte ce documentaire s’oriente de manière extrêmement ciblée. Le message qu'il tient à délivrer nous pousse à réfléchir - toujours en gardant en tête le contexte de l'époque !- sur la foi aveugle, que se soit en l’Église au moyen age, ou en la médecine de nos jours. Ce questionnement est aussi valable aujourd'hui qu'il l'était dans les 20's. De la finesse encore dans la réalisation et dans les messages visuels qui passent par la métaphore. Certaines scènes extrêmement évocatrices seraient probablement censurées si elles étaient tournée de nos jours.
Ce parti pris est assumé jusqu'au bout et sans peur du politiquement incorrecte ! Accusant l'Eglise et les psychiatres d'un fanatisme envers leur propres vision subjectives des choses, c’est un pamphlet cartésien parfaitement assumé. Le discours est partial, clair et directe, mais surtout il prend ses responsabilités. La encore, on imagine difficilement le puritanisme télévisuel contemporain laisser passer des plaidoyers de ce genre sur des sujets aussi sensibles que la religion, la médecine, la politique ou - de nos jours- l'industrie alimentaire ou pharmaceutique... Si c'était le cas, on monterais vite au créneau pour faire taire ce politiquement incorrecte et on ferait en sorte que tout ça soit vite édulcorer afin que la gentille masse ne se mette pas à trop réfléchir !
Ce petit reportage m'a fait passé un moment très instructif et tout à fait intéressant ! Et rien de tel que de regarder un film intello datant de 1922 et traitant de sujet hautement obscures à 2h du matin en amoureux au lit ! (si, si... collector...)
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