Comment l’Église catholique était pire que l’islam d’aujourd'hui dans sa période florissante… Les obsessions diaboliques des grands prêtres de l’Inquisition sont décrites et montrées avec une justesse et une pudeur parfaites. Le traité prend peu à peu un intérêt narratif quand on commence à s’attacher à la personne de ces « pauvres femmes » que le XIXe siècle va finir par appeler hystériques et qui ne devront leur salut qu’aux travaux de Freud, les resituant dans leur histoire. Il est d’ailleurs dommage – et curieux – que Christensen n’ait pas eu connaissance des travaux du maître viennois (en 1922, son discours était pourtant répandu dans toute l’Europe), nous laissant sur cette impression finale que, inquisiteurs et médecins sont (presque) à renvoyer sur la même ligne de départ ! La mise en scène de Christensen est parfaite et sa direction d’acteurs vertigineuse. Un grand film, un grand classique, à découvrir ou à revoir d’urgence dans notre époque ébranlée par les croyances… toutes les croyances.