Une comédie française culte et incontournable avec Louis de Funès, Jacques Villeret. Alien !

Complètement revigorante, cette comédie française de Jean Girault, bien qu’assez simplette, se regarde toujours avec grand plaisir, rediffusions aidant.
L’adaptation du roman de René Fallet, écrivain français reconnu, fut un énorme succès populaire dès sa sortie.


Synopsis : Le Glaude et le Bombé, deux vieux paysans portés sur la bouteille, vivent ‘à l’ancienne’. Lorsque La Denrée, un extraterrestre venu d’Oxo, une planète lointaine, atterrit dans le jardin du Glaude, ce dernier lui offre sa fameuse soupe aux choux pour lui souhaiter la bienvenue.
Les scénaristes Jean Halain (le fils d’André Hunebelle a signé les scripts de « Cadet-Rousselle », « Le capitan », Fantômas », « Hibernatus »… et pour sa dernière participation, « La soupe aux choux ») et Louis de Funès, apportent un soin particulier à rendre l’ensemble plaisant et divertissant. Louis, qui surfe sur les succès pendant la double décennie 1960-70, apporte à son personnage du Glaude une sagesse étonnante, et avec son complice Jean, en profite pour parler de la vie, de la mort, de la renaissance (via sa Francine) et montre ainsi son talent tout particulier de participer à calmer les rebondissements en pagaille qu’il avait l’habitude d’effectuer en restant sur le comique de situation. A savoir que l’interprète de « La grande vadrouille » avait déjà eu deux AVC et qu’il était malade sur le tournage. Toutes mes félicitations Monsieur Louis d’avoir rendu « La soupe aux choux » en une comédie bon enfant et non une comédie aventureuse comme étaient « La folie des grandeurs », « Rabbi Jacob », « Le corniaud »…, tous vos succès.


Ensuite, si l’on parle musique, on assiste à une partition de synthétiseurs devenu un objet de culte avec le temps. Comment ne pas la fredonner une fois le film terminé ? On ne peut pas, tout simplement ! Une musique bon enfant qui colle donc avec l’idée improbable de rencontrer un gentil alien dans son jardin.
Entraînante, revigorante, elle est l’apanage de « La soupe aux choux » et permet de suivre l’avancement de l’intrigue comme une symphonie qui ne s’achèvera jamais. Le compositeur ? Raymond Lefevre. ‘Partenaire particulier’ de Louis de Funès sur « Les grandes vacances », « Le gendarme en balade »… . Merci Raymond !


Et que serait « La soupe aux choux » sans la Denrée ? Vous allez me dire qu’il en serait tout autre. En effet. Mais côté décor ou effets spéciaux, ils font sacrément « cheap » 38 ans après et ne sont surtout pas l’attraction première. Ce qui nous reste en mémoire, c’est surtout le déguisement de Jacques Villeret. Louloulou ! Claclaclac ! Côté soucoupe, totalement oubliable, c’est « Guy Delécluse son créateur. Et si je vous dis qu’il a été responsable de la conception de la planète Krypton dans « Superman » de Richard Donner, là on se sent fier que Monsieur Guy ait tourné avec Louis de Funès.


A ce propos, les trois acteurs principaux sont Louis de Funès (bien entendu), Jean Carmet (qui incarne Le Bombé) et le tout jeune Jacques Villeret (La Denrée). Des interprétations sans fausse note pour un trio qui s’en donne à cœur joie. Mémorable !
Tout d’abord, Louis de Funès, ici dans son avant-dernier film, le dernier étant « Le gendarme et les gendarmettes ». Non pas qu’il cabotine sec, ce sont les situations qui s’enchaînent qui font de lui un acteur comique de subtilité. Oui, il s’agit d’un jeu subtil, à la limite de la perfection car il s’évertue à remuer le moins possible jusqu’à la retenue. Il porte à lui seul l’épaisseur comique de « La soupe aux choux » et chose rare, il donne ainsi au film une aura car le fait de le voir plus sage nous comble de bonheur et de plaisir. Un semi-Robin Williams en somme, avec la force émotionnelle en moins. C’est dire la trempe de cet acteur. Extraordinaire !
Au tour de Jean Carmet qui retrouve ici le type de rôle qu’il avait l’habitude de jouer, celui du paysan. Non pas qu’il se galvanise mais il forme un agréable duo avec Louis de Funès. Il a été césarisé à trois reprises dans sa longue carrière : la première date de 1983 pour avoir incarné Thénardier dans « Les misérables » de Robert Hossein, la seconde en 1992 pour un second rôle dans le film de Bertrand Blier « Merci la vie ».
Et pour terminer, le point Jacques Villeret. Si je vous dis qu’il a reçu le César du meilleur acteur dans « Le dîner de cons », ça ne vous surprendra pas plus que ça. En revanche, si Monsieur Villeret a reçu une statuette pour sa composition dans « Robert et Robert » (de Claude Lelouch), ça, ça vous en bouche un coin, n’est-ce pas amis spectateurs ? Ici, sa composition d’extraterrestre farfelu l’impose définitivement et logiquement aux yeux du grand public. Merci Monsieur Villeret !
Avec également Claude Gensac. Pour l’un de ses derniers rôles, l’éternelle Madame de Funès de la saga des « Gendarmes » a joué pour Emmanuelle Bercot dans « Elle s’en va ».


Le réalisateur Jean Girault tend ainsi une réalisation lisse, cocardière et beaucoup trop conventionnelle. Dommage car le spécialiste des gendarmes n’en est pas à son coup d’essai et préfère se centrer sur l’intrigue que sur sa mise en scène. On ne va pas faire la fine bouche car avec un Louis de Funès devenu sage, là n’est pas la principale préoccupation que de trouver une image léchée, cette production Christian Fechner se savoure toujours aussi bien au fil des rediffusions. Une réalisation classique pour deux génériques endiablés. Merci quand même Jean.


Pour conclure, « La Soupe aux choux »(1981) est une comédie populaire culte, un bon cru du divertissement à la française et restera cette attraction télé dominé par le formidable trio de Funès-Carmet-Villeret. Un incontournable.


« Oxo, la Terre ? Oxo, la Terre ? » Spectateurs, branchez-vous !

brunodinah
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le 5 juil. 2019

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