Frank Borzage, "le poète de l'amour fou".

La tempête qui tue est un film américain sorti en 1940. Cette date est essentielle car c'est l'un des premiers films qui dénonce le nazisme et ses conséquences sur l'individu, sur la société, et plus globalement sur le monde. On notera également l'évocation des camps de concentration. Les États-Unis ne sont pas encore en guerre et ne semblent pas concernés par ce qui se passe en Europe.

L'histoire se déroule dans un village situé dans les Alpes allemandes au début des années 30. On suit la vie d'une famille recomposée qui fête l'anniversaire du père, le professeur Roth, entouré par ses enfants, sa fille, son fils, ses deux beaux-fils et sa femme qui l'aiment profondément. C'est un professeur admiré et respecté par ses élèves et ses collègues. On comprend que pour lui la transmission du savoir est une notion essentielle. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes me direz-vous. Oui, mais vous n' avez que partiellement raison car cet équilibre va se révéler très fragile. L'élément déclencheur qui va entraîner un changement brutal au sein de cette famille est la nomination d'un nouveau chancelier à la tête de l'Allemagne. Un certain... Adolf Hitler. On se réjouit, les choses vont changer, cet homme va redonner sa grandeur à ce pays. Et cela se fera bien sûr pacifiquement ! Pourtant cette nomination va scinder cette famille en deux. La cohésion familiale se fracture pour bientôt ne plus exister. Les fils du professeur sont attirés par cette nouvelle idéologie nazie qui prône, entre autre, une race pure, excluant toute différence. Ce sera une chance pour l'avenir de leur pays. Les parents, leur fille et un ami de la famille, Martin (interprété par James Stewart) vont rejetter ces idées extrémistes qui n'aboutiront qu'à la méfiance, qu' à la peur de l'autre qui ne partagera pas les mêmes idées que vous. Il faut détruire ce qui est différent. Le monde connu, rassurant va progressivement disparaître laissant la place à un monde où la haine de l'autre va prendre l'ascendant. Les étudiants vont désormais porter l'uniforme, remettre en cause le savoir de leur professeur qui ne correspond plus à leurs idées, ces mêmes étudiants qui l'applaudissaient quelques jours auparavant. Ils vont détruire par le feu des livres de science et de philosophie. La pensée unique sera la base de cette nouvelle idéologie. On évoque la race pure en opposition au non-aryen.
Face à ce monde devenu fou, un amour pur va naître entre Freya, la fille, et Martin. Ils vont prendre la décision de s'enfuir vers l'Autriche en traversant les montagnes pour retrouver un monde en paix, la seule issue possible pour échapper aux nazis. Un espoir renaît mais pour combien de temps ? On voudrait retrouver l'harmonie qui régnait au sein de cette famille mais cela reste une utopie. La libération sera t-elle possible autrement que par la mort ?