La Tête en friche par Incertitudes
Les films de Jean Becker ont toujours ce côté un peu rance, très vieille France et La Tête en friche fait un peu penser à ces dimanches emmerdants à la campagne.
Exemple là encore avec ce Germain, un bon bougre toujours prêt à rendre service mais rejeté par sa mère et quasi illettré incarné par Gérard Depardieu pas mauvais quand il joue le rôle de benêt comme dans Tais-toi. Surtout que le manque de culture et de vocabulaire de Germain fait écho à la propre vie de Depardieu surtout à sa jeunesse au moment de monter sur Paris pour y entamer sa carrière d'acteur.
Germain va donc rencontrer une frêle vieille dame (Gisèle Casadesus, 96 ans ! Une carrière au cinéma entamée au milieu des années 30 !) qui va l'initier à la lecture et aux plaisirs des mots. Très vite, bien qu'ils n'ont pas grand chose en commun, ils vont se lier d'amitié par opposition à leurs vies de famille plus terne. La mère de Germain traite son fils pire qu'un animal, et la famille de Margueritte (avec 2 T), rechigne à payer le séjour en maison de retraite.
De la cruauté certes (ajoutons aussi les amis de Germain se moquant continuellement de lui) mais surtout beaucoup d'humanité, de tendresse, de naïveté, avec des dialogues signés Jean-Loup Dabadie, une musique de Laurent Voulzy, dans ce film. Pour ma part, c'est ce que je vais retenir.