L'arrivée d’Helen Wells (Mimsy Farmer), une jeune britannique ne laisse pas indifférent les habitants mâles d'une petite communauté rurale de Normandie. Avant une battue organisée sur les terres du notable David Sutter (Michael Lonsdale) et surtout après quelques verres de trop, les frères Danville, Albert (Jean-Pierre Marielle) et Paul (Philippe Léotard) importunent lourdement la jeune femme, jusqu’au viol. Un fait divers odieux vient de se dérouler sous nos yeux ébahis. Mais le plus immonde reste à venir. Par un concours de circonstance, la jeune femme se retrouve en possession d’un fusil et fait feu sur Paul qu'elle blesse grièvement. Certaines personnalités aux accointances politiques ou financières ayant pris part à la partie de chasse, n’ont pas intérêt à ce que l’affaire s’ébruite. À partir de là, l’horreur peut commencer pour Helen, qui acculée, doit s’enfuir dans la forêt. La traque au sanglier se transforme alors en une chasse à l’homme (en l'occurrence, une chasse à la femme), où le suspense n’a d’égal que la dégueulasserie et la couardise de la jante masculine. Le réalisateur Serge Leroy n'épargne personne, aucun personnage, hormis Helen (Mimsy Farmer), n’a d'égard à ses yeux. Aussi démunie que l’actrice principale, le spectateur aimerait lui venir en aide. Il souhaiterait voir surgir un bon samaritain, mais rien ni fait. La longue descente aux enfers se poursuit pour Helen qui fait montre d’un courage extraordinaire, jusqu'à l’épilogue tétanisant, venant clore ce thriller glaçant et nauséabond. “La traque”, avec son casting de trognes, est un véritable portrait au vitriol poussé dans ses derniers retranchements, d’une société patriarcale ancrée dans une certaine ruralité oscillant entre “La Horse” de Pierre Granier-Deferre et “Les Chiens De Paille” de Sam Peckinpah !