Le pitch de La Vague avait de quoi séduire. Il se trouve que ce thème délicat dans le contexte d'un pays comme l'Allemagne, ayant connu des heures sombres, pose une première limite de taille au film. L'enseignant qui met en place l'expérience en classe a aussi la naïveté de croire au bien fondé de son exercice et de l'effet qu'il peut avoir sur elle. Son aplomb dérange alors que le spectateur a vu dès les premiers plans du film que les gamins de son cours sont loin d'être matûres et fixés puisqu'ils sont aussi en pleine adolescence. Même si certains jeunes ont de beaux réflexes d'opposition face à leur professeur, on sent aussi qu'ils ne peuvent que subir la déferlante de La Vague avec la proximité d'autres extrêmes ou de congénères qui ne souhaitent que les déstabiliser. Alors, pourquoi montrer une entreprise vaine au cinéma qui aboutit à une démonstration peu convaincante et à un dénouement prévisible? Le réalisateur,à sa sortie, a fait le buzz mais il a du aussi accueillir des conséquences inattendues à l'image du professeur de son film. Film si sensationnel, pas générationnel pour un sou, La Vague restera une expérience cinématographique hasardeuse, qui ne grandit en rien la société vu son final glaçant. Jouer avec les idées a des limites et attiser les graines du totalitarisme dans nos sociétés modernes n'est pas à ce qu'il y a de mieux à faire en ce moment en tous cas.