La Vengeance
2.9
La Vengeance

Film DTV (direct-to-video) de Stevens Simon et Morsay (Mohammed Mehadji) (2012)

Quand Morsay passe à la réalisation, celui-ci nous livre un vrai témoignage de notre époque.


Tout commence sur un plan ingénieux nous narrant les mésaventures d'un groupe de jeunes désœuvrés, fatigués. Des jeunes de notre époque. Dès les premières minutes de "La Vengeance", Zehef fait office de figure paternelle dans ce quartier ou règne misère et tristesse. Ainsi, il devient un repère pour le spectateur perdu dans cette dualité. Découpé telle une horloge, "La Vengeance" semble également nous indiquer que l'heure est proche. Leur temps est arrivé. Ces jeunes sortiront de l'anonymat, coûte que coûte.


"La Vengeance" jouit d'un montage osé, audacieux, intrépide. Une production "Do It Yourself" illuminée par une fulgurance ; un éclair de génie qui n'est pas sans rappeler celui d'un autre film audacieux en son temps : "La Haine". Mais ici, point de fioritures, la violence n'est pas déformée et nous rappellera sans cesse la dure réalité des Truands2LaGalère.


Difficile de s'en sortir dans ces bas quartiers quand les skins ont infiltré la police. Morsay est là pour les niquer en dépit de sa propre existence, qu'il maintient à l'aide du RSA et des amitiés. Toujours prêt à sauver la veuve et l'orphelin, Morsay nous livre ici une performance rarement atteinte dans le cinéma français. Sa haine est palpable, sa colère perceptible. Impossible de ne pas s'attacher à son personnage, quitte à lui en pardonner sa grossièreté envers la gent féminine.


Mais la vengeance annoncée dans le titre laissera bientôt place à la rédemption : celle de Sofiane, personnage hautement travaillé, à la psychologie magistralement développée. Cette explosion de violence trouvera une résolution dans un climax oppressant et stressant, amené avec la grande finesse dont font preuve les plus grands réalisateurs de ce siècle.


Un grand film pour un grand bonhomme. Assurément. Et si le directeur de la photographie fait des miracles sur cette pellicule, on pourra tout de même regretter l'absence de Taitai et du véritable Shlagetho. Un manque pallié par un fabuleux caméo de Cortex durant une scène clef de cette oeuvre intemporelle.

Morsay et Zehef mettent un grand coup de pied dans le cinéma mondial pendant que certains enculent le cinéma français. On applaudit et salue le génie des deux compères. Chapeau !
JordanLAMFG
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le 26 févr. 2012

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JordanLAMFG

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