Fabienne est une icône vieillissante du cinéma français. Star d’un autre temps au comportement capricieux, elle est très fière de sa carrière et ce au point d’en oublier d’accorder de l’importance à sa famille. Alors qu’elle publie ses mémoires, sa fille, Lumir, troublée par cette nouvelle et curieuse de découvrir le contenu de ces écrits lui rend visite. C’est le moment que choisit l’agent de Fabienne pour démissionner. Lumir se voit contrainte de prolonger son séjour afin d’aider sa mère à finir le tournage du film dans lequel cette dernière joue. Cet événement permettra-t-il de rapprocher la mère et la fille ? Lumir obtiendra-t-elle les réponses à ses questions ?
Aussi simple que « 1+1=2 » et « la pluie ça mouille, le feu ça brûle », Kore Eda = génie. Jusque là, je ne vous apprends certainement rien. Si jusqu’à présent Kore Eda nous avait ravi avec des films prenant pour cadre la Corée, cette fois-ci le maître du drame familial nous fait le bonheur de tourner en France. Alors qu’il excelle dans la mise en valeur des acteurs (il a notamment révélé Hiroshi Abe) , dans La Vérité, il se révolutionne en prenant pour défi la direction de deux actrices piliers du cinéma français : Catherine Deneuve et Juliette Binoche. Avec un propos toujours aussi juste, un scénario subtil et implacable, des interprétations parfaites, La Vérité emporte encore une fois le spectateur dans un tourment de sentiments et de questionnements propres au génie coréen. En véritable chaman des blessures intimes, Kore Eda nous livre encore une fois un film plein d’ambiguïtés et d’incertitudes à l’image de la vie. Tendre, touchant et lumineux, ce film est une plume blanche qui virevolte avant de se poser avec grâce et retenue sur le sol pluvieux du parvis de notre enfance. Petit plus, on a même le droit à une magnifique mise en abîme du cinéma dans le cinéma.
Peut-on jamais comprendre autrui ? Peut-on et Faut-il pardonner ? Y a-t-il une vérité ? Faut-il vraiment la chercher ? Autant de questions qui traversent cette œuvre et laissent une empreinte indélébile sur son spectateur happé.