L'image de la comédie française à tendance à se dégrader au fur et à mesure que les années passent; entre comédies-poubelles, mauvaises adaptations de bouqins et comédies (mal) engagées, le genre cinématographique hérité de Molière semble avoir atteint ses limites, même s'il existe encore, dieu merci, de bonnes voire très bonnes comédies dans l'Hexagone. 23 ans que la Vérité si je mens ! est sorti au cinéma, mais le film n'a pas pris une ride: répliques cultes, troupe d'acteurs attachante et scènes, quoique parfois légèrement lourdes, mémorables. Loin d'être la simple comédie communautaire qu'évoquaient certains critiques de l'époque, le film se distingue par son rythme et les fous rires qu'il suscite chez le spectateur; José Garcia en arnaqueur mythomane, Anconina en entrepreneur en herbe, Vincent Elbaz en fidèle pote moins fidèle en amour, Aure Atika en michto caractérielle et, le meilleur pour la fin, Gilbert Melki en cousin millionnaire arrogant. La sauce prend car La Vérité si je mens ! joue du talent de ses acteurs et de la teneur de leurs répliques drôles; certes on peut regretter un scénario assez médiocre, la présence de scènes à l'eau de rose un peu anecdotiques, mais dans l'ensemble, l’œuvre de Thomas Gilou ne laisse personne indifférent. A voir et à revoir.