Après la honte qu'était La vérité si je mens 3, les auteurs ont pris le taureau par les cornes, et réalisent cette fois une préquelle de la saga, à savoir comment tout a commencé pour eux. Donc, ça se passe en 1984 (car la sortie au cinéma de Splash est évoquée), et on voit les jeunes Dov, Serge, Yvan et Patrick dans différentes galères, l'un avec la femme de son patron, l'autre qui essaie de draguer une fille, et les deux dernier qui ont des soucis professionnels, ils sont gérants d'un vidéo club.


Alors franchement, je pensais sortir avec une tête d'enterrement et au final, j'ai été agréablement surpris, car Manuel Munz et Michel Bitton, les réalisateurs, sont revenus sur ce qui a fait le succès des deux premiers Vérité, à savoir les quiproquos, les jeux de mots, et un quatuor au fond très sympathique, bien loin de ne parler QUE d'argent. C'est plus une question d'avenir professionnel... et de filles.
D'ailleurs, les quatre acteurs, Mickael Lumière, Yohan Manca, Anton Csaszar etJeremy Lewin, en plus d'être ressemblants à leurs modèles d'origine, y compris sur les intonations, notamment le phrasé pied noir, forment un groupe soudé. On retrouve là la connivence du premier film, où presque tous les acteurs, Richard Anconina excepté, étaient eux aussi inconnus. Pour compléter le tableau, il y a aussi Audrey Dana (très très belle... et c'est tout), François Berléand, et .... Gilbert Melki, qui interprète le père de Patrick Abitbol, soit celui qu'il jouera dans les trois premiers films ! Il y a même un petit hommage au tant regretté Elie Kakou...
Si le premier film était un documentaire sur le Sentier, ici, c'est devenu une photographie des années 1980 ; on sent le gros travail de reconstitution, en particulier dans le vidéoclub, où on retrouve des murs de VHS et des posters de René Chateau, ce que j'ai vu aussi de mes yeux à la fin de la décennie, avec la fameuse panthère noire.


Mais, parce qu'il faut un mais, et c'est là qu'on sent qu'on est dans un film réalisé en 2019, c'est que ça ne parle jamais de racisme, ni d’antisémitisme. J'en veux pour preuve le passage où Patrick va faire son service militaire, des collègues vont se moquer de lui en reproduisant son accent, mais rien, aucune conséquence, idem lors d'un repas avec sa copine, où des amis de cette dernière vont l'imiter. Alors que 1984 voyait la progression du Front National, je suis étonné que ça ne soit pas pris en compte, ou du moins que personne ne s'en offusque.
Je regrette également l'absence totale de mise en scène, car pour être plat, c'est vraiment plat.


Ceci dit, ça ne retire pas grand chose au plaisir que j'ai eu à voir cette préquelle, qui pourrait avoir une suite si succès il y a, et la vérité, on est content de voir ce quatuor, même jeune.

Boubakar
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le 19 sept. 2019

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Boubakar

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