Steve Zissou (Bill Murray) est un océanologue en fin de carrière. Il rêve d’une dernière aventure à la recherche du Requin-jaguar, un requin presque mythique qui aurait mangé un de ses plus fidèles compagnons et dont l’existence même n’a jamais été prouvée. Accompagné de son fils présumé (Owen Wilson), de la journaliste Jane Winslett Richardson (Cate Blanchett) ainsi que de son équipage, Steve Zissou va monter sa dernière expédition à bord de son navire le Belafonte.
Caricature humoristique, la vie aquatique n’en est pas moins un hommage au célèbre navigateur Français Jean Yves Cousteau. En effet, Anderson n’a rien laissé au hasard, de l’emblématique bonnet rouge porté dans le film par le capitaine Zissou, au choix du modèle de bateau pour incarner le Belafonte, un dragueur de mines des années 1950 tout comme le Calypso. On retrouve aussi la patte de Wes Anderson, ses scènes hautes en couleurs (littéralement) que l’on retrouve dans une bonne partie de ses films (La famille Tanenbaum, The Grand Budapest, …) participent à créer une ambiance assez particulièrement loufoque, tout en restant totalement crédible. Le film ne peut pas se vanter d’user des derniers effets spéciaux mais son aspect « petit budget » n’est pas sans nous rappeler les décors des films des années 1950. Les gadgets du commandant Zissou censés être à la pointe de la technologie ne sont pas sans nous rappeler les gadgets que 007 pouvait trouver dans les premiers James Bond. Le film est à la fois placé dans notre monde mais aussi perdu dans un autre espace-temps, dans un mélange des années 60-70, de façon à recréer l’ambiance que l’on pouvait retrouver dans l’Odyssée sous-marine de l’équipe Cousteau.
Avec des scènes aux ambiances colorées et un souci du cadrage, Wes Anderson plonge le spectateur dans des ambiances particulières sans pour autant qu’elles lui soient inconfortables. La vie aquatique réussit l’exploit d’être à la fois un film plein d’émotion, une comédie et surtout un hommage magnifique. C'est une ode à Cousteau sublimée par le jeu de Bill Murray.
Critique créée dans le cadre de cours universitaires d'Arts et Lettres.