Durée : 3h07 ? Vous êtes sûrs que c'est pas plutôt 5 jours ?

Ahlàlà, La Vie d'Adèle... LE film de l'année 2013, qu'ils disaient...
Et pourtant, il y en a, des choses à dire, sur ce film. Je dois dire qu'on en a tellement entendu parler que je l'attendais un peu au tournant, mais d'un autre côte je me disais "Bon, si tout le monde en parle peut-être que c'est qu'il est vraiment bien", ahah, grave erreur!
Déjà, le film m'a paru in-ter-mi-nable, non mais franchement, 3 heures de... de quoi, exactement ? De pas grand chose, en fait, on retrouve Adèle, une ado qui ne sait plus trop où elle en est (original) et qui va prendre conscience de beaucoup de choses, mais finalement pas trop (et en plus, elle sait pas manger proprement). Bref le personnage est assez fade, on dirait qu'elle même n'a pas vraiment conscience de ce qui lui arrive, elle est transparente, et tout ce qu'elle m'inspire, c'est de la pitié, au final. Ses amies sont insupportables, le summum de la beauferie, du genre qui ne pensent qu'à se dépuceler parce que "Non mais allô quoi, t'as 18 ans et t'as toujours pas baisé !", et à la fin du film, hé ben Adèle, elle a pas vraiment avancé sur le plan sentimental, quoi.
Sinon il y a aussi EMMA, celle qui va tout changer (olala, un coup de foudre qui chamboule complètement la vie du personnage principal, trop romantiiiique !), mais aussi celle qui est assez insupportable. Apparemment complètement intolérantes aux erreurs, elle est également très condescendante, ce qui me donne une certaine envie de la violenter. Non mais tu vois Emma elle est trop underground, elle est lesbienne et s'assume, elle a les cheveux bleus, elle étudie l'art et FAIT de l'art...
En bref, Adèle, elle est assez médiocre, comparée à Emma.

Mais bon il n'y a pas grand chose à retenir de ce film, qui était vraiment une occasion en or de parler de réels problèmes, et de l'homosexualité aujourd'hui. On retrouve une seule scène de réactions violentes à la supposée homosexualité d'Adèle, mais y'a pas à dire, ils sont complètement passés à côté. Au final, Emma aurait été un mec, ça aurait été presque pareil. A aucun moment, Adèle ne fait son coming out, ce qui est un élément important de l'histoire, c'est LE moment où elle assume pleinement qui elle est, et qu'elle le montre à tout le monde, qu'elle l'annonce.
C'est dommage, le film partait bien. Adèle se rend compte que les garçons, c'est pas vraiment pour elle. Elle rencontre quelqu'un qui lui est opposé, et lui fait découvrir un autre "monde", dans lequel elle se sent bien mieux, qui lui permet d'être mieux dans sa peau, parce qu'elle se retrouve enfin, complètement.
Mais ça dérape vite : le doute plane sur la fidélité d'Emma, l'alcool arrive, les divergences entre les deux protagonistes, et on se retrouve finalement avec quelque chose de très banal.
L'histoire est traitée comme si, aujourd'hui, être homosexuel(le) c'est ce qu'il y a de plus normal, et surtout, comme si c'était très facile de l'être, et que le poids de la société sur nous était quasi-nulle. Et là, je dis non.

Evidemment, je me dois de rajouter quelques lignes sur les scènes de sexe interminables et complètement inutiles (franchement, ont-elles un intérêt à part montrer des filles nues ?). J'avais plus l'impression de regarder un porno qu'autre chose : deux lesbiennes, qui ont l'air aussi expérimentées l'une que l'autre (vous êtes sûrs qu'Emma est la première petitE amiE d'Adèle ???), avec des corps parfaits, des sexes entièrement épilés et tout ce qui s'en suit.

L'histoire est jolie, on comprend les regrets d'Adèle, et des histoires difficiles, on en a tous connues, mais ça s'arrête là pour moi...