C'est un de ceux qui me faisait le plus peur. Ce titre à rallonge annonçait du bon gros coincé d'une froideur déprimante. Et pourtant, je l'ai trouvé très drôle lorsqu'il souhaite l'être. L'humour cruel et très nippon y est assez jubilatoire et compense le malheur ambiant qui s'abat sur cette femme douce et belle, et très coincée aussi. C'est pas le genre rebelle, mais du courage, elle en a par caisses de kimonos.

Au milieu, il y a quand même un moment où on a compris que tout ce qui se présente à elle va tourner court d'autant que la vie d'Oharu commence à s'enchaîner à un rythme approchant le diaporama (nouvelle situation, hop nouvelle calamité) et ça culmine lorsque enfin, ***spoiler*** l'être tant espéré débarque et meurt en deux scènes de la plus injuste des manières ***spoiler***.

Mais ça passe plutôt très bien au final. Dingue. C'est très solide avant tout. L'entame et la dernière partie rebouclent tout ça avec grande sensibilité et toujours une économie de plans remarquable. L'ambiance japonaise imprègne fortement l'image et Kinuyo Tanaka a une allure de déesse ordinaire unique.

Je tire donc un grand coup de chapeau à Kenji Mizoguchi qui réussit en réunissant toutes les calamités qui peuvent s'abattre sur une femme, ce qui m'énerve assez rapidement normalement, à refermer une boucle de manière si nette et complète que j'ai pu apprécier son travail sans m'offusquer du côté éminemment déprimant de cette histoire.
drélium
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le 23 févr. 2013

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