Billy Wilder est indéniablement un as de la comédie américaine burlesque, en témoigne ses précédentes œuvres Certains l'aiment chaud ou encore Sept ans de réflexion. Aussi s'attaque-t-il en 1970 avec dérision au personnage fétiche de Sir Arthur Conan Doyle. Scindé en deux histoires distinctes, le film gagne ainsi en cohésion mais aussi en cocasserie, la première partie mettant en place la personnalité de nos deux compères, prélude à l'aventure principale. Car Wilder aime saccager la légende et il le fait avec un humour des plus féroces...
Toujours aussi sérieux et déterminé, Sherlock Holmes est pourtant ici quelque peu effrayé par la gente féminine, médiocre dans l'avancement de son enquête, possédant malgré lui une gestuelle des plus efféminées et un goût prononcé pour la cocaïne. De quoi briser le mythe du célèbre détective. Quant à son assistant, le Dr. Watson, le voici excentrique, au contraire porté sur les femmes et un brin jaloux de la popularité de son ami. Tout ceci est soutenu par des situations constituées de quiproquos savoureux, de dialogues délicieux et d'une complicité fortement rigolote.
L'enquête en elle-même n'est malheureusement pas très absorbante voire même décousue par moments mais a néanmoins le mérite de s'engouffrer dans des péripéties hilarantes où se croisent nains, canaris et monstre du Loch Ness. On notera principalement des séquences d'un burlesque assumé et l'on retiendra la présence au générique de l'immense Christopher Lee venu lui aussi s'amuser de son propre rôle, l'acteur ayant campé le célèbre détective dans trois aventures et interprétant ici Mycroft Holmes, le propre frère hautain et supérieur de Sherlock. En bref, une comédie désopilante mais inégale.