Même s'il était imparfait, Patients montrait déjà une volonté de faire du cinéma de la part du Grand corps malade et de Mehdi Idir. Ce qu'ils confirment à mes yeux avec ce second film, sur une année scolaire dans un collège de Saint-Denis, dit difficile, et qui a été réjouissant du début à la fin.
Le film se place du côté de Zita Hanrot, qui joue une conseillère prioritaire d'éducation nouvellement arrivée, et qui va devoir faire face très vite aux élèves turbulents, en particulier Yanis, qui a une vie familiale compliquée, mais aussi à ses collègues de travail et autres professeurs. Et il faut dire qu'elle a du pain sur la planche, dès la première journée...
Il y a une volonté de réalisme évident du côté des réalisateurs, sur les difficultés des élèves à s'intégrer, à s'accomplir car ils se sentent stigmatisés, et la confrontation avec les adultes est souvent violente, et c'est à porter au crédit du film. Je salue aussi la justesse des acteurs, aussi bien les professionnels que les lycéens, dont on sent une grande liberté dans les dialogues.
Mais surtout, malgré le côté noir que je vois et souligne, c'est que La vie scolaire est un film souvent drôle, avec la tchatche des élèves, et les profs, dont certains sont irrésistibles à l'image du prof de sport qui est tellement à fond dans son cours qu'il insulte copieusement les élèves ! Ou alors Alban Ivanov qui fait des concours de copies que les élèves rédigent cent fois, ouvertement inspirés par Les Simpson. Quant à Zita Hanrot, qu'on avait connue dans le film Fatima, je la trouve très juste, à la fois emprisonnée dans une histoire personnelle qui explique sa venue de l'Ardèche à Saint Denis, mais aussi dans sa relations aux autres.
Et là où j'avais râlé dans Patients sur une quasi-absence de cinéma, on dirait que les réalisateurs ont lu ma critique, et là, ont proposé au moins une superbe idée de mise en scène ; celle où dans deux soirée, des détails dans chacun des décors vont faire correspondre des choses communes que font les adultes et les collégiens à l'aide de zooms. Quant à la dernière scène, il s'agit en toute évidence d'une reprise inversée du fameux plan aérien qu'on voyait dans La haine, et qui se terminait dans une chambre.
Si je suis plus circonspect sur l'utilisation quasi-constante de musique, parfois lourdement appuyée comme une reprise de Gangster Paradise, j'ai passé un très bon moment durant cette année scolaire. Comme on disait dans les bulletins scolaires ; les progrès sont là.