Ce petit bout de Marseille, du côté de l'Estaque, c'est un peu le centre du monde de Robert Guédiguian et de ses acteurs fétiches (Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin). Il y revient régulièrement, faire le point sur son cinéma : sur l'état de ses acteurs et de ses personnages (Ki lo sa ? en 1985, dont on voit des images dans la Villa, montrait déjà les trois mêmes faire le point sur leurs vies), sur le persistance ou non de la lutte des classes et de la fierté du monde ouvrier.


La Villa regarde donc vers le passé, intime ou collectif ; mais il se penche aussi sur le présent, ici concentré sur les migrants et même sur le futur, symbolisé justement par ces jeunes enfants échoués sur nos côtes. Film mélancolique sur le temps qui passe et sur les blessures qu'il laisse au passage mais finalement optimiste car à nouveau combat (les migrants) correspond nouvel espoir de lutte commune. Chez Guediguian, honnête homme s'il en est, l'union fait la force ; elle construit aussi le bonheur.

denizor
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le 8 déc. 2017

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