C'est rare que je sois satisfait par un film "inspiré d'une histoire vraie" prêchant la bonne morale du "le racisme, c'est mal" et "la peine de mort, c'est pas mieux." Mais ce film, d'une sobriété efficace ne s'appesantit pas sur les drames (à la manière d'un Si Beale Street pouvait parler), ni sur sa mise en scène ou son jeu d'acteurs pour aller rafler des oscars (coucou Dark Waters), ce qui fait que le message passe simplement sans que l'on ait l'impression qu'il y ait d'autres enjeux derrière celui-ci (comme par exemple de la complaisance pour satisfaire au mieux un public afro-américain, ou pourquoi pas détourner le message pour dénoncer la politique actuelle...).


Et puis au final, ça fait mal de se rendre compte que 1992, c'est pas si vieux... Bill Clinton venait d'être élu, la guerre éclatait en Bosnie-Herzégovine, la Cinq disparaissait tandis que Bernard Tapie revenait en politique (Coïncidence ?). Tout ça pour dire que l'on (et quand je dis "on", je veux dire "je", mais je me cache derrière une majorité silencieuse pour ma bonne conscience) pense à tort que ces morales du "racisme = mal absolu" et "peine de mort = vilain pas beau" sont totalement démodées à force d'être entendues à toutes les sauces et que l'on pense surtout que ce sont des combats terminés. Mais que nenni, ce film prouve que non puisque en 1992 cela pose problème, et cela pose encore problème en 2015, date que le film nous rappelle à sa toute fin avec la libération de Anthony Ray Hinton, autre condamné à tort du film.


Et 2015, je vais vous surprendre, c'est encore plus près de maintenant puisque c'est l'année où Donald Trump s'est dit qu'il pourrait devenir candidat à l'investiture républicaine, qu'il a fait tout noir pendant deux minutes un 20 mars et que Doc & Marty venaient nous rendre visite... Bon, inutile de vous parler de 2020 et du #BlackLivesMatter pour que vous comprenez que rien n'est acquis, mais notons quand même qu'en mars 2020 le couloir de la mort de l'Alabama compte 173 condamnés... Certains ont visiblement encore du travail pour apporter une meilleure justice...

Corn-Flakes
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le 12 août 2020

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