Deux choses sont sûres à propos de Nathan Juran. Premièrement il s'améliore au fil de ses films ; deuxièmement, il est fasciné par les géants. Ainsi, oui, The Deadly Mantis se regarde plus facilement que The 50 foot woman, et il semblerait que Jack the Giant Killer, ou encore le voyage de Sinbad soient encore meilleur. Pour les géants c'est encore vrai ; et quand il n'en utilise pas, l'auteur s'attaque tout de même à un monde imaginaire, un peu dans la prolongation de Méliès (il a d'ailleurs lui aussi fait un voyage sur la lune!).

Le gros problème du film, c'est le manque de personnage principal. On a bien quelques heros qui s'accaparent l'attention petit à petit, on termine même sur une romance (macho) entre deux de ces protagonistes principaux... mais ils restent trop superficiellement construits et ils se démarquent trop tard dans le récit : du coup, leurs existences ne semblent pas aller au delà de ce film. C'est dommage. Le scénario est très simple et y intégrer des personnages un peu plus solides n'aurait pas demandé veaucoup plus d'effort.

La réussite de Nathan, en revanche, c'est d'utiliser des images d'archive pour compléter son film, ce qui donne une impression d'épique malgré un budget assez restreint. Et en plus, il les utilise intelligemment, rendant ainsi crédible les interactions entre ces avions de guerre et cette mante géante. On dirait que le montage l'a beaucoup préoccupé tant il est soigné justement lors de l'intégration de ces vieux films. Par de petites choses le réalisateur donne l'illusion d'avoir filmé lui même ces plans. C'est la magie du montage. Peut être Nathan était il plus préoccupé par cet aspect de son film que par son scénario (tant qu'y a un monstre géant...).

Il reste tout de même quelques coups de mous dûs à ce manque de psychologie dans les personnages qui fait parfois défaut à l'intrigue, mais dans la globalité, le film convainc et divertit. C'est fun, c'est fou, c'est encore un peu maladroit... Mais on ne s'emmerde pas devant ce film catastrophe.

Bref, un chouette vieux blockbuster avant l'heure.
Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 31 août 2012

Critique lue 353 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 353 fois

1

D'autres avis sur La chose surgit des ténèbres

La chose surgit des ténèbres
Fatpooper
6

Haa le bon vieux temps des screaming ladies

Deux choses sont sûres à propos de Nathan Juran. Premièrement il s'améliore au fil de ses films ; deuxièmement, il est fasciné par les géants. Ainsi, oui, The Deadly Mantis se regarde plus facilement...

le 31 août 2012

1 j'aime

La chose surgit des ténèbres
Procope
6

Critique de La chose surgit des ténèbres par Procope

Nathan Juran, ex-directeur artistique chez Universal et collaborateur du grand Richard Day sur des dizaines de métrages dont "Qu'elle était verte ma vallée" de John Ford, pour lequel il remportera un...

le 13 juil. 2012

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

99 j'aime

55