Dans un passé proche, deux détectives, un ancien gradé qui cogite et l'autre plus bourru sont appelés à enquêter sur un tueur en série qui s'attaque à de jeunes filles. En chemin, on en apprendra plus sur le passé de notre duo tout en admirant des images du paysage marécageux dans une ambiance pesante et moite.


Vous pensez que je parle de True Detective ? Vous avez tort. Ceci est le pschit de La Isla Minima, film espagnol se déroulant dans le nord de l'Andalousie (merci Antoine) que j'ai eu l'occasion de découvrir hier soir lors du Cinexpérience #2 (honnêtement, c'était très sympa, bien organisé et cool : n'hésitez surtout pas à participer lorsque vous croisez ça sur votre timeline SensCritique !!). Mais aucune accusation de ma part puisque La Isla Minima a été tourné avant True Detective (à nouveau, merci Antoine pour cette info).


Mais outre cette ressemblance avec True Detective, il faut quand même avouer que le film est classique mais très efficace. Le thème du kidnapping, le contexte historique de cette Espagne post-franquiste de 1980 vient s'immiscer dans le scénario via nos deux héros de façon très efficace.
Les acteurs, Javier Guttierez et Raoul Arevalo (dont la petite ressemblance avec Jean-Paul Rouve m'a un peu gêné mais ce n'est pas de sa faute), sont excellents et soutenus par des rôles secondaires au diapason.


La photographie est juste superbe avec notamment des plans filmés par des drones aux couleurs saturés montrant cette région très naturelle voire sauvage avec brio (fun fact : les premières images avec les méandres m'ont même fait pensé à un cerveau :o). Et le reste du film a ce côté crasseux, moite, humide et chaud qui colle à la peau.


Probablement déformé par ma passion du Jeu Vidéo, je n'ai pu m'empêcher de remarquer la musique. Les quelques thèmes de guitare sèche accompagnent parfaitement les images et l'ambiance du film dans un style très proche de ceux de The Last of Us, même si les deux compositeurs sont différents.


Le scénario lui est intéressant dans son ensemble mais j'ai trouvé que son exécution était parfois un peu confuse, sa narration ayant tendance à éluder un peu trop à mon goût.
On notera (merci Groug) une symbolique de l'oiseau (un martin pêcheur par-ci, un flamant rose par là) qui représente le passé de Juan dit le corbeau qui le rattrape.
La fin est aussi assez intéressante car incomplète. Mais je n'en dis pas plus.


Au final, même si ce n'est pas le meilleur film policier du monde, ses qualités sont indéniables et, je ne sais pas pourquoi (est-ce juste à cause de l'espagnol) mais il m'a aussi fait pensé aux Neuf Reines. Et quoi qu'il en soit, le film m'a tenu en haleine de bout en bout avec son intrigue forte et ses personnages bien typés.

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le 3 juil. 2015

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sseb22

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