La Mariée était en noir par klauskinski
Alors en pleine écriture de son livre d'entretien avec Hitchcock, Truffaut réalise avec La mariée était en noir son film le plus ouvertement influencé par son maître. Mais cet itinéraire de la vengeance d'une femme reste très loin des chefs d'oeuvre de son modèle: accompagné par la musique pompeuse de Bernard Hermann, le compositeur attitré d'Hitchcock, le film ne passione jamais. Le ton reste désespérément froid, aucune empathie avec les personnages (celui de la tueuse ou de ses victimes) n'est possible, le récit manque d'équilibre (l'assassinat du peintre joué par Charles Denner, personnage le plus attachant, occupe plus d'un tiers du film alors que les autres sont expédiés) et la mise en scène d'inspiration hitchcockienne se fait ici très lourde et ampoulée, provoquant au mieux l'ennui, au pire le rejet pur et simple du film. Un vrai ratage, donc.